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La rupture du barrage a libéré quelque cinq milliards de mètres cubes d'eau. Ce qui reste de ce village sur les rives du fleuve Xe Pian n'est que désolation. Cet enchevêtrement de tôle et de bois, qui était autrefois une maison avec un petit magasin en annexe, a été emporté par les eaux sur plus de 200 mètres.
Le Laos, «batterie de l'Asie du Sud-Est» en court-circuit
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Le Laos est connu pour ses éléphants, ses forêts tropicales et ses nombreux cours d'eau qui façonnent un paysage luxuriant. Ou façonnaient. Car depuis que le pays s'est ouvert au libre marché dans les années 1990, le paysage laotien a été défiguré par des dizaines de projets de barrages hydroélectriques. À tel point que le pays est désormais surnommé « la batterie du Sud-Est asiatique ». Les associations environnementales ont déjà alerté à plusieurs reprises sur les conséquences écologiques et humaines de ces projets faramineux. Des avertissements qui n'ont pas trouvé d'écho. Mais qui paraissent pourtant fondés, comme le démontre, lundi 23 juillet, l'effondrement d'un barrage hydroélectrique en construction dans la province d'Attapeu, qui laisse derrière lui plusieurs centaines de morts et disparus, et des villages entiers dévastés. Les envoyés spéciaux de Mediapart se sont rendus sur place deux jours après la catastrophe, mercredi 25 juillet. Pour témoigner, en images, des conséquences de cette politique de développement irresponsable. Lire aussi notre reportage : Comment la Chine stimule la métamorphose économique du Laos
Alberto Campi (We Report/photos) et Cristina Del Biaggio (texte)
30 juillet 2018 à 13h41