-
Agrandissement : Illustration 1
26 novembre 2020. Centre de soins palliatifs du Centre hospitalier de Calais (Pas-de-Calais). Après avoir vu les enfants en pédiatrie au premier étage, Hassen et Peyo arrivent par l’ascenseur dans le centre de soins palliatifs pour adultes de l’hôpital de Calais. « Peyo est surnommé “Docteur Peyo” tellement il est intégré à l’équipe soignante », me dit Hassen Bouchakour.
Longtemps, Hassen et Peyo ont été connus pour leurs participations aux compétitions de dressage et leurs spectacles équestres dans le monde entier. Mais Peyo n’est pas un cheval qui cherche le contact avec l’homme et aime être câliné. Peyo a son caractère bien trempé. Pourtant, à l’issue de certains spectacles, cet étalon choisissait certaines personnes du public, s’approchaient d’elles et décidaient de passer du temps à leurs côtés.
À force de l’observer, Hassen comprend que son cheval choisit toujours des personnes affaiblies moralement, physiquement, psychologiquement. Il décide alors de se rapprocher de spécialistes : des cliniques vétérinaires, mais aussi des neurologues, psychologues, psychiatres et différents médecins spécialisés afin de tenter de comprendre cette attitude. Après quatre ans de recherches et d’observations, et après avoir testé plus de 500 chevaux ces dernières années (dont ses propres poulains), les médecins et vétérinaires ont pu observer un tel fonctionnement cérébral uniquement chez Peyo. Ce que les professionnels et scientifiques étudient aujourd’hui, c’est la capacité instinctive de Peyo à détecter cancers et tumeurs chez l’être humain et son choix d’accompagner certains patients jusqu’à leur dernier souffle.
Peyo, cheval soignant en soins palliatifs
1 photo
Après des années de compétitions et de spectacles équestres, Hassen et son cheval Peyo ont quitté la scène pour rejoindre un monde radicalement différent : celui de la médecine, de la solidarité et de la dignité humaine. Car Peyo s’est révélé très sensible aux personnes en détresse et sa présence auprès des malades permet de diminuer fortement les médicaments et ainsi un départ plus apaisé. Scientifiques, médecins et vétérinaires se sont penchés sur son cas.
Texte et photos : Jeremy Lempin / Divergence
3 mars 2021 à 13h30