Alexandre Soljenitsyne est mort dimanche 3 août d'une crise cardiaque. Auteur d'une œuvre immense, ayant vendu trente millions de livres traduits dans une quarantaine de langues, il restera comme l'écrivain qui aura dévoilé de manière panoramique la nature totalitaire et concentrationnaire du système soviétique. Avec L'Archipel du goulag, paru en 1973, un coup fatal est porté en Occident aux idéologues communistes soutenant encore Moscou. Décrit souvent à tort comme réactionnaire, nationaliste, antisémite, personnage orgueilleux, boulimique de travail et forcené de l'écriture, l'auteur d'Une journée d'Ivan Denissovitch n'aura cessé de chercher l'éternel russe.
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AuAu tournant de l'an 2000, la première chaîne de télévision russe diffusa une longue série rétrospective sur Alexandre Soljenitsyne. Le succès d'estime fut grand pour un documentaire d'excellente facture. L'audience fut des plus médiocres. La roue, déjà, avait tourné qui avait fait de l'immense écrivain russe une statue ou, plus exactement, une icône: de celles qui sont toujours présentes dans un coin de la maison mais que l'on ne regarde plus guère.