France 2 diffuse jeudi 5 février à 22h45 Belzec, un documentaire aussi dépouillé qu'essentiel de Guillaume Moscovitz, qui pulvérise la culture de mort qu'entendait voir triompher le nazisme. En tournoyant avec une grâce pudique et une âpreté contenue autour de la béance et de sa mémoire, ce film transmet l'essentiel et cloue le bec au négationnisme impunément à l'œuvre sur la Toile (cf. l'exemple glané sur Youtube dans l'onglet «prolonger» de cet article).
SoixanteSoixante ans après l’horreur, en l’absence presque totale de survivants et alors que les témoins s’éteignent, comment rendre compte d’un camp d’extermination disparu du paysage et presque des mémoires, selon la volonté des nazis puis de leurs supplétifs négationnistes ? Savoir, comprendre et filmer en l’absence de traces, forer la béance pour en extraire l’inoubliable, telle est la démarche d’un documentariste aussi discret que tenace : Guillaume Moscovitz. Son Belzec se situe dans le sillage de Shoah (Claude Lanzmann) : il en a la grandeur sobre et hallucinée, l’implacable radicalité, la rage étincelante de tirer l’impensable au clair.