Des dîners à la campagne, des Citroën DS embourbées, la pluie, de vieux mâles blancs qui fument, Romy Schneider… Le nom de Claude Sautet évoque des tas d’images. Des clichés. Pourtant, ses films recèlent bien des mystères et sont très éloignés de l’image qui lui colle à la peau, celle d’un cinéaste «sociologue» des vieux bourgeois. Rien de tout cela. Sautet, qui aurait eu cent ans cette année, a laissé une œuvre unique, hors de toute les chapelles, faite de treize films dont plusieurs méritent d’être redécouverts.
Au commencement de la carrière de Claude Sautet, deux films qui n’ont pas marché et ont failli le couler. Pourtant, ce sont deux très bonnes série B, où l’on peut déjà déceler ses thèmes de prédilection et la « magie invisible » qui sera le sel de son cinéma.
Si Claude Sautet est célèbre pour ses héros masculins quinquagénaires, il est pourtant l’un des meilleurs portraitistes de femmes du cinéma. De Romy Schneider à Emmanuelle Béart, il a au fil du temps su changer son regard et comprendre l’évolution de la société.
La colère de Piccoli dans « Vincent, François, Paul… et les autres » est une scène culte. On en sort toujours un peu amusé et gêné. Mais en l’étudiant bien, elle dit beaucoup de choses de l’époque, 1974, du cinéma de Sautet, et même de la politique actuelle.
Alors que la France de Giscard s’embourbe dans la crise, Claude Sautet sort deux films très sombres en 1976 et 1980. « Mado » et « Un mauvais fils » dessinent, chaque fois de façon différente, une poétique des liens brisés.
Après l’échec de « Garçon », Claude Sautet va revoir sa façon de faire du cinéma. En changeant de scénaristes et en s’intéressant à des acteurs et des actrices plus jeunes, il va épurer son style, être encore plus pointu dans son analyse des rapports humains. Ses trois derniers films sont bouleversants.
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