A l'heure où le cinéma français est secoué par les débats que l’on sait, de nombreux films hexagonaux sont présentés à Cannes. Toutes sections confondues et sans garantie d’exhaustivité : François Ozon et Serge Bozon, Claire Denis et Justine Triet, Arnaud Desplechin et Arnaud Des Pallières, Katell Quillévéré et Rebecca Zlotowski, Claude Lanzmann et Marcel Ophuls, Adbellatif Kechiche et Antonin Peretjako… Il n’est pas dit d’ailleurs que nous aurons le temps de tous les évoquer. Une chose est sûre : cela fait bien longtemps que la sélection française n’a été aussi riche. C’est donc l’occasion ou jamais de tenter une « Situation du cinéma français ».
Le 66e Festival de Cannes commence ce soir. En ouverture d'une série de chroniques quotidiennes consacrées, toutes sections confondues, à la sélection française – particulièrement riche et variée cette année –, un grand film, présenté ce vendredi 17 à “Un certain regard”, avant sa sortie en salle le mercredi 12 juin : L'Inconnu du lac, d'Alain Guiraudie.
Jeune & Jolie de François Ozon sort ce mercredi en salles… Où le cinéaste est fidèle à ses précédents films, comme une méthode, un mantra, qu'il s'agirait de respecter.
En ouverture, la 52e édition de la “Semaine de la critique” a montré le deuxième long métrage de Katell Quillévéré, Suzanne. Trente ans dans la vie d'une jeune femme narrés en quatre-vingt-dix minutes à peine. Amours, allées et venues. Peines de cœur et de prison. L'ambition est grande, le résultat moins grand. L'occasion de dresser un premier état du jeune cinéma français.
Jimmy P. (Psychothérapie d'un Indien des plaines), d'Arnaud Desplechin est un face-à-face entre Mathieu Amalric et Benicio Del Toro, suspendu quelque part entre France et Amérique. Le récit d'une amitié comme le cinéaste n'en avait jamais raconté.
Titre du film : Tip Top. Synopsis : « L'une mate, l'autre tape, tip top ». Genre : polar, comédie, drame, « burlesque moderne »… Casting : Isabelle Huppert, Sandrine Kiberlain, François Damiens... Verdict : le second long métrage de Serge Bozon est drôle, nerveux, précis, loufoque. Actuel et inactuel à la fois.
6 mai 2012, François Hollande est élu président de la République française. Justine Triet envoie plusieurs caméras au milieu de la foule, recueillir des images à partir desquelles elle a construit La Bataille de Solférino, tragi-comédie familiale et politique d'une grande puissance, avec Laetitia Dosch en mère courage et Vincent Macaigne en père panique.
Très attendu, La Vie d'Adèle – Chapitre 1 et 2 a obtenu, dimanche 26 mai, la Palme d'or du festival de Cannes. Du Bleu est une couleur chaude, bande dessinée de Julie Maroh, Abdellatif Kechiche a tiré un film de trois heures avec Léa Seydoux et Adèle Exarchopoulos dans les rôles principaux. Amours lesbiennes, choc des cultures et pédagogie. Kechiche est un cinéaste épais, très surestimé et sans doute mal compris. Il n'empêche : cette Vie d'Adèle est une bonne surprise.
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Tout a commencé en 2021, quand une tragédie oubliée émerge de la mémoire familiale de la journaliste et réalisatrice Safia Kessas. Le 23 mai 1956, l’armée française aurait investi nuitamment trois villages de Kabylie, tout proches de celui de ses parents, et massacré impitoyablement en quelques heures…
Et si le pacifisme avait quelque chose à nous dire, dans notre monde englué par les guerres ? L’idée a quasiment disparu du débat public, elle a pourtant jalonné l’histoire du XXe siècle. De la Pologne à l’Algérie, en passant par le Libéria et la France, des voix percutées par les conflits se sont élevées…
