Le 25 avril 2024, le Portugal fête le cinquantenaire de la révolution des Œillets, qui a renversé la plus vieille dictature d’Europe. Du printemps 1974, où des capitaines insurgés font chuter à la fois 48 ans de régime autoritaire et un empire colonial européen, à la rédaction de la Constitution portugaise en 1976, le pays a été traversé par une vague révolutionnaire alimentée par des mouvements populaires de base.
Mais que reste-t-il aujourd’hui des promesses de transformation sociale du 25-Avril alors qu’en mars 2024, les Portugais·es ont élu à l’Assemblée 50 député·es du parti d’extrême droite Chega ?
Marin antifasciste et anticolonialiste, Martins Guerreiro a été, après la chute de la dictature portugaise en 1974, membre du Conseil de la Révolution. Il revient sur ces années d’ébullition politique et sur les héritages de la révolution des Œillets, à l’heure où l’extrême droite resurgit au Portugal.
En proie à une gentrification hors norme, la capitale portugaise est agitée par un large mouvement pour le droit au logement, qui résonne avec les occupations de maisons durant la révolution de 1974. La crise touche particulièrement les Lisboètes issus des ex-colonies portugaises.
Figure du féminisme au Portugal, Manuela Tavares a commencé à militer durant la révolution des Œillets en occupant des maisons avec les femmes de son quartier. Elle raconte le sexisme du mouvement révolutionnaire et souligne les nouvelles menaces contre les droits des femmes.
Ville ouvrière qui a donné naissance à l’hymne du 25-Avril, le fief communiste symbole de la révolution des Œillets s’est transformé en enclave touristique pour la jet-set mondiale. En cause ? des velléités de touristification qui ont été lancées sous le régime dictatorial.
L’historien Yves Léonard vient de publier une biographie du dictateur portugais Salazar, dont le régime a été renversé voici cinquante ans par la révolution des Œillets. Il revient sur les facteurs de longévité de son autoritarisme passéiste, qui n’a pas survécu aux guerres coloniales.
L’historien Victor Pereira et le sociologue Ugo Palheta reviennent sur les acteurs, les grandes phases et les potentialités de la séquence révolutionnaire qui a suivi la chute de la dictature au Portugal en 1974. Sa conclusion, l’avènement d’une démocratie libérale bon teint, n’était pas écrite.
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