Ses conséquences sur la santé et les écosystèmes, ce qu’en dit la science, le lobbying industriel : toutes nos informations sur le glyphosate, l’herbicide le plus vendu au monde. Et sur les pistes pour s’en passer.
Dans son délibéré rendu le 31 juillet, le tribunal de Vienne (Isère) rejette les demandes des parents de Théo Grataloup, né avec de lourds handicaps, adressées au fabricant du glyphosate. La famille n’exclut pas de faire appel.
Une étude scientifique menée sous l’égide de l’institut Ramazzini à Bologne, en Italie, et publiée jeudi dans la revue « Environmental Health », apporte de nouvelles preuves du caractère cancérogène de l’herbicide le plus utilisé au monde.
L’audience qui s’est tenue jeudi 3 avril au tribunal de Vienne (Isère) a donné à entendre les deux parties dans l’affaire qui oppose la famille de Théo Grataloup, né avec de lourds handicaps, au fabricant de glyphosate. Le jugement sera rendu en délibéré le 31 juillet.
Sabine et Thomas Grataloup, parents d’un enfant né avec de graves malformations, poursuivent Bayer, ex-Monsanto, pour avoir commercialisé son herbicide phare en camouflant sa nocivité. Le procès débute jeudi 3 avril au tribunal de Vienne.
Suivant l’avis du ministère de l’agriculture, la France a refusé de voter contre la réautorisation du glyphosate pour dix ans. La majorité peine à justifier cette position, alors qu’elle maintient sa volonté de réduire son utilisation au niveau national.
Pour la deuxième fois, jeudi 16 novembre, aucune majorité ne s’est dégagée à Bruxelles pour ou contre le maintien du glyphosate sur le marché, et la France s’est abstenue. La décision est revenue à la Commission : la molécule est réautorisée jusqu’en 2033.
Alors que, à la veille du vote européen sur le glyphosate, la France se dirige vers une nouvelle abstention, Mediapart fait parler les victimes. Neuf personnes touchées par des maladies liées aux pesticides témoignent. Une émission en accès libre.
Novembre 2017 : le président de la République promet l’interdiction du glyphosate « au plus tard dans trois ans ». Six ans plus tard, Paris soutient la ré-homologation de l’herbicide en Europe, tout en cherchant à en limiter la durée.
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La France s’est abstenue vendredi à Bruxelles au sujet du maintien du glyphosate sur le marché européen, afin d’obtenir des modifications dans le projet de la Commission. La majorité qualifiée n’a pas été réunie.
L’Union européenne pourrait prochainement renouveler pour dix ans l’autorisation du glyphosate, l’herbicide le plus utilisé dans le monde. « À l’air libre » fait le point sur sa dangerosité avec Xavier Coumoul, toxicologue à l’université Paris-Cité.
C’est l’argument massue du ministère de l’agriculture comme de la FNSEA : le glyphosate serait nécessaire pour éviter le labour. Pourtant, de plus en plus d’exploitations se passent à la fois du labour et des herbicides. Une méthode de culture en attente de soutien public.
D’après des informations diffusées mercredi par Générations futures, Bayer Monsanto aurait dissimulé une étude qui met en évidence les effets toxiques du glyphosate sur le développement neuronal. Avec d’autres ONG, elle a transmis ces informations au parquet de Vienne, en Autriche.
Face à la caméra de Mediapart, le ministre de l’agriculture Marc Fesneau se dit favorable au maintien de l’herbicide sur le marché, tout en faisant valoir que sa consommation a diminué de 30 % en France. Un chiffre à relativiser.
L’Efsa, l’Autorité européenne de sécurité des aliments, estime que l’herbicide le plus vendu au monde ne pose pas de risque majeur pour la santé humaine. Mais pour Laurence Huc, toxicologue et spécialiste des pesticides, cette évaluation « ne correspond à aucun canon scientifique ».
D’après le projet de réglementation consulté par Mediapart, qui doit être présenté vendredi par la Commission, l’exécutif européen propose de réautoriser pour dix ans l’herbicide sur le continent européen.
Les liens sont de plus en plus évidents entre usage des pesticides et certains cancers, en particulier chez les agriculteurs et chez les enfants. C’est ce que montre une nouvelle étude de l’Inserm, huit ans après celle qui faisait référence jusqu’à présent.