C’est sur insistance du gouvernement que la réforme du statut des cheminots est devenue prioritaire dans le rapport Spinetta. Un tel changement, qui permettrait à peine d’économiser entre 100 et 150 millions d’euros à un horizon de dix ans, ne résout en rien l’avenir de la SNCF. Mais l’objectif de l’Élysée est ailleurs : gagner une bataille politique, en ralliant à lui l’opinion publique.
Comment sortir du piège tendu par le gouvernement ? À la sortie de la première réunion avec la secrétaire d’État chargée des transports, le 1er mars, les quatre principaux syndicats de la SNCF – CGT cheminots, CFDT cheminots, Unsa ferroviaire et Sud-Rail –, reçus un par un, faisaient tous le même constat : la négociation avec le gouvernement sur l’avenir de la SNCF et, plus largement, du transport ferroviaire s’annonce de façade. « Nous ne sommes pasdu tout rassurés », déclarait le secrétaire général de la CGT cheminots, Laurent Brun, à la sortie de sa rencontre avec Élisabeth Borne, annonçant que son syndicat allait participer aux réunions « sans beaucoup d’illusions ».