Par une simple question d'échelle de temps et de logique de présentation, le président du tribunal a mis à nu toute la stratégie de communication de Jean-Marie Messier à Vivendi: cette habileté à jongler avec les chiffres et les faits pour les présenter sous le jour le plus favorable, en oubliant toute rigueur.
L'audienceL'audience ronronnait doucement. Guillaume Hannezo, ancien directeur financier de Vivendi, et Edgar Bronfman, ancien propriétaire de Seagram, poursuivis tous les deux pour délit d'initiés, se défendaient avec la dernière énergie: tout n'était qu'un malheureux concours de circonstances. Lorsqu'ils avaient cédé leurs titres fin décembre et début janvier 2002, ils ne savaient pas que le groupe allait céder, le 7 janvier, 55 millions de titres de son auto-contrôle. Cette cession sera un signal sur les marchés, qui conduira à l'écroulement progressif du cours de Vivendi. Les deux banques, Goldman Sachs et Deutsche Bank, qui avaient accepté de reprendre ces titres pour les revendre par la suite, perdront sur cette opération plus de 500 millions d'euros.