Albert (*) a pris la mesure de « la peur » qui lui nouait les tripes dans le métro quand, soudain, il a grondé son fils qui fredonnait une comptine en hébreu : « Tais-toi malheureux. On va nous repérer. » Jusque-là, il croyait et il voulait être « au-dessus de cette angoisse » qui paralyse, à chaque attentat terroriste ou agression antisémite, nombre de Français de confession ou culture juive. Il rassurait sa femme. Conseillère principale d’éducation (CPE) « dans un collège public difficile où c’est chaud de dire que tu es juif », elle est « hyper anxieuse ». Depuis l’affaire Merah, « depuis qu’un type a tué des écoliers à bout portant parce qu’ils étaient juifs » : « Le samedi matin, elle peut me faire une crise si je me rends dans une synagogue qui n’est pas gardée par l’armée. »
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