Loi pénitentiaire: la gauche reconnaît des vertus au texte du Sénat
La gauche n'a pas voté contre le projet de loi pénitentiaire émanant de la ministre de la justice Rachida Dati, vendredi 6 mars. Cette curiosité politique, liée à un texte symbolique de la politique sécuritaire du gouvernement, mérite d'être éclairée. Où l'on voit que le Sénat a largement corrigé la copie de la garde des Sceaux, pour un projet qui fait entrer de «l'humanité» dans des prisons pleines à craquer. Où l'on entend Robert Badinter saluer des «mesures courageuses» en invoquant le grand Saint-Just.
LaLa gauche n'a pas voté contre le projet de loi pénitentiaire soutenu par Rachida Dati, vendredi 6 mars au Sénat, reconnaissant des «avancées» pour les détenus. Sur ce thème propice aux affrontements droite-gauche, l'opposition sénatoriale (PS, PCF, Verts et RDSE) a préféré s'abstenir tandis que la majorité gouvernementale votait pour le texte. Cette étrangeté politique doit beaucoup à la réécriture du texte par les sénateurs, sous l'effet d'une réforme constitutionnelle qui s'appliquait pour la première fois au Parlement. Au point d'infliger plusieurs camouflets à la ministre de la justice, sur le principe de l'encellulement individuel («un détenu par cellule») ou sur la durée du placement en quartier disciplinaire.