Sur le marché populaire de Noailles, militants socialistes et insoumis tractent au milieu des cris des vendeurs de cigarettes de contrebande « Malboro cigarettes ». Leurs rapports sont tout sauf amicaux. Ce 18 mai 2017, Jean-Luc Mélenchon, 65 ans, effectue sa première sortie dans le centre-ville de Marseille, après avoir annoncé quelques jours plus tôt sa candidature dans cette circonscription, jusqu’alors tenue par le député socialiste Patrick Mennucci. « Mélenchon, rentre chez toi. On est chez nous ! » hurle une femme, un paquet de tracts PS à la main. Karim, un grand gaillard de 27 ans, milite au PS dans le XVe arrondissement et est persuadé que « Gaudin [le maire LR de Marseille – ndlr] a envoyé Mélenchon pour faire barrage à Mennucci ». « Lui, il est milliardaire [sic]. Il ne connaît pas le terrain, nos problèmes de chômage. On va le faire perdre », avance cet homme, qui touche le RSA, avant de chercher à provoquer un esclandre en accusant Mélenchon de propos racistes. « J’ai déjà un tract », indique un vieux monsieur distingué à un militant insoumis, qui lui répond, rieur : « Ah non, ça c’est justement ceux qu’il faut dégager, le PS qui a fait des réformes libérales depuis cinq ans. »
France — Reportage
A Marseille, Mélenchon chamboule tout
Jean-Luc Mélenchon, qui voit en Marseille « le cratère du volcan » pour créer un nouveau Front populaire, mène une campagne résolument nationale dans la 4e circonscription des Bouches-du-Rhône. Il fait face au député socialiste sortant Patrick Mennucci, qui joue sa survie politique, et à Corinne Versini, une chef d’entreprise aixoise qui surfe sur la vague Macron.