L'ex-procureur de Nanterre encourt une sanction disciplinaire pour certains de ses agissements lors du démarrage de l'affaire Bettencourt. L'audience devant le CSM, jeudi et vendredi, a été difficile pour lui.
C'estC'est une longue silhouette, encadrée par deux robes noires. Ses avocats. À 54 ans, l'ex-procureur de Nanterre Philippe Courroye comparaît, jeudi et vendredi, devant la formation disciplinaire du Conseil supérieur de la magistrature (CSM), siégeant dans la grand'chambre de la Cour de cassation. Le voilà donc de l'autre côté de la barre. Deux jours d'audience où il n'est question que d'éventuels « manquements à la déontologie des magistrats » constitutifs de « fautes disciplinaires » de sa part, lors du démarrage de l'affaire Bettencourt, lorsqu'il était procureur de Nanterre. Bravache, Philippe Courroye n'a fait appeler aucun témoin à sa rescousse. « J'assume », lâche-t-il. Nul syndicat ne le défend. Seule une de ses anciens collègues suit les débats dans la salle, où l'on compte une demi-douzaine de journalistes. Il n'est assisté que de ses avocats, Jean-Yves Dupeux et Francis Teitgen. Le procureur général de la Cour de cassation, Jean-Claude Marin, préside les débats avec tact, et parfois ce qui ressemble à un zeste de gourmandise.