France

L'économie doit déjà s'adapter au changement climatique

Après le principe de précaution, l'économie de l'adaptation? A l'avenir, il ne suffira pas de réduire nos émissions de gaz à effet de serre pour limiter le changement climatique, il faudra aussi s'accommoder de ses effets. Pour y parvenir, c'est toute une nouvelle économie qui va se développer, dévoile un rapport de chercheurs, sur un sujet encore balbutiant en France.

Jade Lindgaard

A l'avenir, il ne suffira pas de réduire nos émissions de gaz à effet de serre pour limiter le changement climatique, il faudra aussi s'adapter à ses effets. Pour y parvenir, c'est toute une nouvelle économie qui va se développer, allant de l'activité de conseil à de nouvelles méthodes de gestion de l'eau.
Cette «économie de l'adaptation» est au cœur du nouveau rapport (à lire ici) du Conseil économique pour le développement durable (CEDD), groupe de chercheurs et d'experts rattachés au ministère de l'écologie. C'est la première étude de ce type en France (il en existe déjà une pour l'Union européenne, voir l'onglet Prolonger). «Le changement climatique est déjà là», constate Christian de Perthuis, économiste à l'université Paris-Dauphine. S'y adapter signifie «limiter les impacts négatifs et maximiser les effets bénéfiques» de ce bouleversement du climat dans l'aménagement du territoire, les réseaux de transport, la gestion des risques...
«Les collectivités locales se mettent déjà à faire de l'adaptation, la science est un peu en retard», remarque Stéphane Hallegatte, chercheur à Météo France et au Cired. Les premiers plans climat apparaissent dans les municipalités et les régions. Or, la prise de décision publique est rendue très difficile par l'impossibilité de prévoir précisément l'ampleur du changement climatique et ses effets locaux. Les auteurs du rapport du Cedd pointent un risque de «maladaptation»: soit en sous-estimant le danger – ne pas équiper les bâtiments de volets, par exemple, et le regretter lors d'une canicule –, soit en défendant ses propres intérêts au détriment de la collectivité – comme une station de ski en basse altitude qui augmenterait sa consommation d'eau pour fabriquer de la neige, au détriment des agriculteurs riverains. Dans les deux cas, le risque est grand car «les remèdes pourraient s'avérer pires que le mal», explique Christian de Perthuis.

Réservé aux abonné·es

Se connecter

La lecture des articles est réservée aux abonné·es

Se connecter