Quel avenir pour le Revenu de solidarité active (RSA)? Difficile de le dire après l’intervention de Nicolas Sarkozy. Même dans l’entourage de Martin Hirsch, chargé de la mise en œuvre du RSA au sein du gouvernement, on ne cachait pas vendredi matin une certaine perplexité. Seule certitude, le revenu de solidarité active, jusque-là expérimenté dans 40 départements, va être «généralisé». Mais quel revenu de solidarité active? «Pas tout à fait celui qui est actuellement expérimenté», a précisé le président. Sans plus de précisions. Et quand sera-t-il mis en œuvre? Comment et pour qui? Les propos du président posent plus de questions qu’ils ne donnent de réponses.
Le RSA a été pensé par Martin Hirsch lorsqu’il était encore président d’Emmaüs. Un de ses objectifs était d’inciter financièrement les allocataires du RMI à reprendre un emploi. En effet, 20 après la création du RMI, des faiblesses sont apparues dans le dispositif. Dans certains cas, un allocataire peut gagner autant en restant chez lui à ne rien faire qu’en retrouvant un travail à temps partiel. Si on y ajoute les frais de transport ou encore de garde d’enfant qu’un nouvel emploi engendre souvent, l’incitation à travailler est faible. Hier, Nicolas Sarkozy a confirmé que le RSA s’adressait à ce public, «pour réhabiliter le travail». L’idée est qu’ils puissent cumuler, sur la durée, l’allocation RMI qu’ils touchaient auparavant et une grande partie de leur salaire.
Jusqu’à présent, dans les 40 départements où il a été testé, le RSA était concentré sur ces allocataires du RMI. Mais Martin Hirsch a toujours considéré que le RSA devait aussi profiter aux travailleurs pauvres pour permettre à ces derniers de franchir le seuil de pauvreté. Or, jeudi soir, Nicolas Sarkozy n’a parlé que de ceux qui allaient «reprendre une emploi». Exit ceux qui ont déjà un travail à temps partiel?
Revenu de solidarité active: RAS ou si peu
Nicolas Sarkozy a annoncé la généralisation du revenu de solidarité active (RSA) et une fourchette pour son budget. Mais le plus grand flou entoure ses propos s'agissant des futurs bénéficiaires, des montants ou encore du calendrier de la réforme. Il n'a pas non plus tranché quant au devenir de la prime pour l'emploi (PPE).
25 avril 2008 à 12h54