France

La justice mise à l’index dans l’affaire Kermiche

Le jeune Adel Kermiche, au moment de passer à l’acte, était assigné à résidence mais libre, porteur d’un bracelet électronique. La juge qui a ordonné sa mise en liberté surveillée est sous le feu d’intenses critiques. Plusieurs de ses confrères alertent sur les limites d’une telle curée médiatique.

Mathilde Goanec

C’était inévitable. Quelques heures seulement après le passage à l’acte meurtrier d’Adel Kermiche à Saint-Étienne-du-Rouvray, alors même que le jeune homme était en liberté surveillée, la tempête s’est abattue violemment sur la justice. Déchaînement haineux des internautes sur Twitter, réaction outrée du FN par la bouche de Steeve Briois, commentaire de Roselyne Bachelot, ex-ministre de Sarkozy (« Que ressent la juge qui a ordonné – contre l’avis du parquet – la remise en liberté d’Adel Kermiche, le bourreau du père Jacques ? »), ou encore déclaration hostile du syndicat de police Alliance. « Il n'y a pas un citoyen qui puisse comprendre cette décision, a déclaré Frédéric Lagache, son secrétaire général adjoint, sur France Info. On a là un individu qui était mis en examen pour association de malfaiteurs liée avec une entreprise terroriste, mis en détention, connu de services de police, des services de renseignements, fiché S et laissé en liberté, même sous contrôle judiciaire avec certaines obligations, mais aussi avec la possibilité d'heures de sortie, c'est inacceptable ! »

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