La lutte contre les réservoirs d’eau artificiels à destination agricole ne cesse de monter en puissance. Le mouvement, qui rassemble syndicats, politiques, associations environnementales, zadistes… a mis en lumière l’accaparement d’une ressource au profit de quelques-uns, mais fait l’objet d’une vive répression. Nos articles, révélations et reportages.
Mediapart a recueilli la parole d’une dizaine de personnes qui ont participé à la grande manifestation contre la mégabassine en mars 2023. Si toutes invoquent l’impératif de la mobilisation, elles parlent aussi de solidarité face à la brutalité policière.
Mediapart et « Libération » révèlent des images inédites du 25 mars 2023, filmées par les caméras-piétons des gendarmes. Elles montrent des consignes prohibées et dangereuses données par la hiérarchie, un vocabulaire guerrier et une troublante satisfaction de blesser « l’adversaire ».
Aucun gendarme n’est poursuivi pour avoir tiré sur Serge, Alix, Olivier et Mickaël le 25 mars 2023. Le parquet de Rennes a décidé d’ouvrir une information judiciaire limitée aux tirs tendus de grenades révélés par les caméras-piétons.
Mediapart et « Libération » ont eu accès aux auditions des responsables de la gendarmerie entendus par l’IGGN en 2023 et 2024, dans le cadre de l’enquête judiciaire. Sans s’imaginer qu’ils seraient contredits par des vidéos, ils décrivaient un usage « proportionné » de la force et démentaient l’existence de tirs tendus.
Après leur condamnation en première instance, quatre prévenus ont comparu devant la cour d’appel de Poitiers, accusés d’avoir organisé une manifestation interdite à Sainte-Soline en octobre 2022.
Lundi 8 décembre Camille Polloni a répondu à toutes vos questions sur les images inédites tournées par les gendarmes à Sainte-Soline. Ce qu’elles montrent, ce qu’elles questionnent et ce qu’elles changent dans la compréhension des faits.
Pour Michel Forst, rapporteur spécial de l’ONU sur les défenseurs de l’environnement, les vidéos publiées par Mediapart et « Libération » montrent que les violences policières « ne sont pas de simples “dérapages” individuels » et « appellent des poursuites judiciaires ».
Mediapart a recueilli la parole de cinq personnes blessées par les violences policières commises à Sainte-Soline. Choquées par le contenu des images diffusées, qui parfois réactivent le traumatisme, ces personnes espèrent qu’elles permettront l’ouverture d’une enquête.
Sous pression depuis les révélations de Mediapart et « Libération » sur le comportement des gendarmes à Sainte-Soline, le procureur de Rennes a annoncé dans un communiqué qu’il prendrait des décisions « prochainement ».
La manifestation de Sainte-Soline avait représenté l’acmé de la stratégie de tension élaborée par Gérald Darmanin au ministère de l’intérieur. Celle-ci lui revient désormais en pleine figure. « Je ne lis pas Mediapart et “Libération” tous les matins et tous les jours, mais je le ferai, bien évidemment », a-t-il balayé à notre micro.
La justice et la gendarmerie se renvoient la balle quant à l’absence de prise en compte des vidéos vieilles de deux ans révélées par Mediapart et « Libération ». Retour sur l’accès des différents protagonistes à ces images… ou sur la connaissance qu’ils auraient dû en avoir.
Après les révélations de Mediapart et de « Libération », Laurent Nuñez a demandé mercredi l’ouverture d’une enquête administrative sur le comportement des gendarmes, deux ans et demi après les faits. Interrogé sur France Inter, il a refusé de les qualifier de violences policières. Les manifestants blessés, eux, dénoncent les donneurs d’ordres.
Aucun des gendarmes ayant gravement blessé Serge D., « Alix », Mickaël B. et « Olivier » lors de la manifestation contre les mégabassines du 25 mars 2023 n’a été identifié. Mais des « tirs tendus » de grenades, pourtant interdits, ont bien eu lieu.
Les forces de l’ordre n’ont pas formellement empêché les pompiers et le Samu de secourir les blessés lors de la manifestation du 25 mars 2023, affirme l’enquête de la gendarmerie. Mais le protocole mis en place a entraîné d’importants retards et de nombreux quiproquos.
La coopérative poitevine responsable de la retenue de Sainte-Soline est fragilisée par les dernières décisions judiciaires. Mais au-delà de ces difficultés, c’est toute l’architecture économique des mégabassines qui est compromise.
Selon les informations de Mediapart, les services de l’État ont prescrit des fouilles sur deux des sites concernés par les projets de réserves de la Coop de l’eau 79. Des traces de civilisation gauloise et néolithique ont été identifiées.