Racisme, antisémitisme, complotisme, violences : au fil des années, de nombreux candidats, élus ou cadres du Rassemblement national ont été épinglés pour leurs propos ou publications.
Depuis les révélations de Mediapart sur les écrits racistes, antisémites et homophobes de la députée RN Caroline Parmentier, Marine Le Pen et le parti d’extrême droite font bloc derrière l’élue. Au risque de nombreux mensonges.
Mercredi 25 juin, une centaine de personnes ont défilé dans la ville du Pas-de-Calais pour dénoncer les propos de la députée du RN révélés par Mediapart. Une mobilisation à l’appel du Collectif antifasciste du bassin minier, rejoint par une vingtaine d’associations.
Autrice pendant trente ans d’écrits haineux qu’elle n’a jamais reniés publiquement, la députée du Pas-de-Calais a aussi rendu hommage dans un ouvrage à une figure du nazisme en Belgique, a découvert Mediapart. Amie intime de Marine Le Pen, Caroline Parmentier faisait encore la promotion de ce livre dans les années 2010.
Alors que la députée Parmentier n’a jamais renié ses écrits haineux publiés dans « Présent », la leadeuse du RN a parlé, jeudi, d’un journal qui lui a « mené une guerre politique ». En 2013, elle saluait pourtant « la liberté » du quotidien dans un entretien mené par... Caroline Parmentier, qu’elle a ensuite embauchée au parti.
Les écrits racistes, antisémites et homophobes de la députée Caroline Parmentier suscitent le plus grand embarras au sein du parti d’extrême droite. Entre silences gênés et soutiens gênants, c’est toute sa stratégie de « dédiabolisation », construite depuis plus de vingt ans, qui s’effondre en quelques jours.
Artisane de la stratégie de dédiabolisation de Marine Le Pen, Caroline Parmentier a publié pendant trente ans des écrits racistes, antisémites et homophobes. Sur Facebook, elle affichait aussi ouvertement son soutien au maréchal Pétain en 2018, a découvert Mediapart. L’embarras gagne le Rassemblement national.
Interrogés sur les propos racistes, homophobes, antisémites et anti-avortement de la députée du Rassemblement national, ses collègues du Palais-Bourbon se sont montrés gênés. La plupart ont évité nos questions, d’autres ont préféré en rire. Marine Le Pen et Jordan Bardella n’ont pas encore réagi.
Stratège de Marine Le Pen, la députée Caroline Parmentier a écrit pendant trente ans dans le quotidien « Présent ». Elle y parle du « lobby juif », rend l’homosexualité responsable du sida, célèbre Pétain, attaque la « grosse » Simone Veil et fustige les « supporters babouins » dans les stades. Interrogée par Mediapart, elle ne retire rien de ce qu’elle a pu écrire.
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Jugé mardi 17 juin pour avoir notamment traité de « racaille » son collègue député Belkhir Belhaddad en octobre 2023, Laurent Jacobelli a nié tout racisme, estimant que ce mot est « employé quotidiennement à l’Assemblée nationale ou par des journalistes politiques ». L’élu insulté, lui, a dénoncé un propos « en lien avec ses origines ».
Exclu du Rassemblement national après avoir estimé que les binationaux n’avaient pas « leur place dans les hauts lieux » de l’État, l’élu a été condamné pour injure publique et provocation à la discrimination, et devra verser 11 000 euros.
La participation du président du RN à une conférence contre l’antisémitisme à Jérusalem, aux côtés de nombreux représentants d’extrême droite, a provoqué des annulations en cascade. En France, le parti a choisi de s’attaquer au Crif, qui s’est inquiété de cette invitation lancée par le gouvernement de Nétanyahou.
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Tweets racistes et homophobes, liens avec la mouvance identitaire et le syndicat étudiant la Cocarde... Mediapart s'est penché sur le profil des collaborateurs parlementaires des député·es du RN. Leur présence illustre, derrière le mythe de la normalisation du parti, la faiblesse institutionnelle du RN et les liens idéologiques profonds qui demeurent avec les franges radicales de l'extrême droite.
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Sous couvert d’antisionisme militant et d’opérations publicitaires, Frédéric Chatillon, ancien chef du GUD et vieil ami de Marine Le Pen, s’est converti en lobbyiste du régime syrien.