Depuis le début de la révolution syrienne, des cadres du RN et certains proches de Marine Le Pen ont multiplié les visites de courtoisie à Bachar al-Assad, voyant dans le dictateur un rempart contre l’islamisme et l’immigration, sans égards pour le sort de la population syrienne.
Le président du Rassemblement national a prétendu que « ne pas avoir de condamnation à son casier judiciaire » est la « règle numéro 1 » pour être candidat de sa formation. Mediapart liste pourtant une dizaine de parlementaires ou de personnalités investies qui dérogent à la règle. Dont Marine Le Pen et le parti lui-même.
Par le biais des commissions de l’Assemblée nationale, le député d’extrême droite a obtenu une place au conseil supérieur de l’Agence France-Presse. Au niveau local comme national, ce proche de Marine Le Pen a été à la manœuvre dans le boycott et les attaques contre plusieurs médias.
Mediapart a recensé une centaine de candidats, investis par le Rassemblement national pour les législatives, ayant tenu des propos haineux et complotistes. Mediapart a interrogé trois porte-parole du parti d’extrême droite et leurs réponses oscillent entre silence, déni et mauvaise foi.
À la veille du premier tour, Éric Ciotti avait publiquement retiré son soutien à Louis-Joseph Pecher en raison de ses messages sur les réseaux sociaux. Mais qualifié au second tour en Meurthe-et-Moselle, il revendique toujours le soutien de son parti, dont il a conservé l’étiquette en préfecture. Une illustration du double langage de l’extrême droite, si l’on observe en regard la situation de la candidate Ludivine Daoudi dans le Calvados.
À ses débuts en politique, Christophe Bentz fut un opposant à l’IVG, au mariage pour tous, un partisan de la distinction entre les races. Parachuté en Haute-Marne, il a poli son image, en se positionnant opportunément dans un conflit local sur l’avenir de l’hôpital.
Enseignant dans un lycée du Bas-Rhin, Marc Wolff a fait l’objet d’au moins cinq signalements au rectorat de Strasbourg pour des propos choquants mais aussi pour avoir frappé un élève, selon des documents consultés par Mediapart. « Un geste parfaitement déplacé », reconnaît-il.
Au quai d’Orsay, Rémy Queney est placardisé à la suite d’incidents survenus lors d’affectations à l’étranger. En Éthiopie, où il a usé de sa messagerie professionnelle pour des raisons privées, il est passé tout près d’un rapatriement forcé. Enquête sur la drôle de caution diplomatique du RN.
Le président du Rassemblement national reconnaît « quatre ou cinq brebis galeuses » parmi les candidatures de son parti. Il soutient en réalité au moins 106 aspirants députés aux propos haineux et complotistes. Mediapart présente les vrais visages du RN, déjà élus ou qualifiés au second tour.
En cas de victoire de l’extrême droite, Roger Chudeau est donné ministrable. Depuis sa terre d’élection en Sologne, véritable laboratoire de la fusion des droites, cet ancien conseiller de François Fillon a préparé un projet « assimilationniste» et de tri social. Qui va au-delà des annonces de Jordan Bardella.
Propos antisémites, racistes et homophobes, abus de confiance aux petits épargnants, rien ne rebute le Rassemblement national quand il s’agit d’investir des candidats dans le sud de la Bretagne. Pour le plus grand bonheur des groupuscules de l’extrême droite radicale.
Malgré les précautions prises par le parti de Marine Le Pen et Jordan Bardella, des dizaines de candidats et candidates continuent d’afficher des propos racistes sur leurs réseaux sociaux. Mediapart a recensé 45 profils problématiques à ce jour.
À chaque candidat du Rassemblement national épinglé pour des publications racistes ou antisémites, le parti d’extrême droite se félicite de réagir fermement. Mais il semble plus soucieux de contrôler la diffusion des idées de ses troupes, que les idées elles-mêmes.
Au-delà de la rupture avec son partenaire allemand l’AfD, le Rassemblement national est toujours allié avec divers partis aux positions ouvertement racistes et homophobes. Jordan Bardella assume ces infréquentables, arguant ne pas chercher « des clones » au Parlement européen.
À rebours du « militant exemplaire et sans histoires » dépeint par le Rassemblement national, le parlementaire, qui s’est fait connaître pour ses propos racistes à l’Assemblée a même, selon nos informations, été condamné en 2012 pour une action de son groupuscule d’extrême droite.