Saïda (Liban), envoyée spéciale.– En ce matin estival, comme tous les jours, Adnan, 18 ans, se rend au restaurant Abu Al-Abed, face à la mer. Après plus d’un an à Saïda, à une trentaine de kilomètres au sud de Beyrouth, il a décidé de regagner Damas, en Syrie. Une heure avant de prendre son premier van pour Beyrouth, puis un autre pour Chtoura, dans la Bekaa, où il doit retrouver un passeur censé l’emmener en Syrie pour une quarantaine d’euros, le timide serveur se montre déterminé : « Je ne supporte plus ma vie ici, tout est cher. Mais surtout, je ne peux plus être loin de mes parents qui sont toujours là-bas. » Après de brefs au revoir à ses collègues, ce jeune Syrien se volatilise dans les ruelles de Saïda, un sac-poubelle sur l’épaule, seul reliquat de sa vie libanaise.
Des réfugiés syriens au Liban envisagent le chemin du retour
Des centaines de personnes réfugiées au Liban ont déjà choisi de retourner en Syrie. Fin juin, un premier convoi de 400 personnes a quitté le pays, suivi d’un second le 7 juillet. À Saïda, les jeunes s’interrogent sur le meilleur choix pour eux. Reportage.
Virginie Le Borgne
9 juillet 2018 à 09h30