Barroso veut encore de nouveaux traités européens

Énième journée « décisive » pour l'euro mercredi. Les regards cette fois sont tournés vers l'Allemagne et les Pays-Bas, mais aussi vers Strasbourg, où le patron de la Commission doit prononcer son discours sur l'« état de l'Union », qui pourrait plaider pour la mise en chantier d'un nouveau traité européen. Mais est-il encore légitime ?

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De notre envoyé spécial à Bruxelles,
Dans un texte inquiet, publié début septembre dans le Süddeutsche Zeitung, l'écrivain autrichien Robert Menasse se moque du « compte à rebours européen », enclenché depuis de longs mois, qui séparerait la zone euro de l'éclatement et du chaos. C'est un compte à rebours qui ne s'arrête jamais, raille-t-il : « Il n'y a plus de raisons de s'inquiéter. L'horloge semble s'être figée : cela fait des mois que je lis dans les journaux qu'il est exactement minuit moins cinq. »
L'Union se serait égarée dans les méandres du temps, incapable de retrouver le sens des réalités, sans cesse en train de dramatiser n'importe lequel de ses sursauts, sous la pression des marchés. Il sera une fois encore « minuit moins cinq », ce mercredi 12 septembre, énième journée « décisive » pour l'avenir de l'eurozone (après celle du 6 mai dernier, par exemple). Cette fois, les regards sont braqués sur deux pays du « Nord » de l'Europe plutôt épargnés, jusqu'à présent, par la crise des dettes publiques.
En Allemagne d'abord, où les juges constitutionnels diront si le nouveau traité européen, et son complément, le Mécanisme européen de stabilité (MES), sont compatibles avec la loi fondamentale (et surtout, à quelles conditions). Aux Pays-Bas ensuite, où plus de 12 millions d'électeurs pourraient élire une coalition de partis de gauche, au grand dam de la chancelière allemande Angela Merkel, qui perdrait alors un allié précieux à Bruxelles.  
Ce n'est pas tout : comme chaque année depuis trois ans, José Manuel Barroso tentera de recouvrer un peu de son autorité, en prononçant, devant les eurodéputés réunis à Strasbourg, son « discours sur l'état de l'Union » calqué sur le modèle américain. Le match médiatique est déjà joué : les analyses du Portugais ne pèseront pas lourd face à l'argumentation du tribunal de Karlsruhe. Mais ceux qui feront l'effort de tendre l'oreille, vers 9 heures du matin, pour écouter les paroles du patron de l'exécutif européen, pourraient être surpris : José Manuel Barroso devrait durcir son discours pour sortir l'Union de la crise.

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