En Egypte, les hommes d’affaires s’offrent des médias pour protéger le régime
Si l’Égypte assiste ces dernières années à l’émergence d’une floraison de nouveaux médias, de richissimes magnats de divers secteurs referment petit à petit cette minuscule fenêtre de liberté, refrénant toute velléité de critiques contre le pouvoir du président Abdel Fatah al-Sissi.
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LeLe Caire, correspondance.- En Égypte, l’État n’est plus la seule menace pour le journalisme indépendant. Déjà submergée par une vague de répression inédite depuis l’arrivée au pouvoir du maréchal Abdel Fatah al-Sissi en 2014, avec 27 journalistes emprisonnés et 50 autres en procès, la presse égyptienne craint désormais l’influence grandissante dans ce secteur d’Ahmed Abou Hashima. Ce sémillant homme d’affaires se livre ces dernières semaines à des achats tous azimuts de titres plus ou moins importants. Personnalité hyper médiatique, ce magnat de l’acier, depuis la création de son entreprise Egyptian Steel en 2010, oscille entre les annonces officielles de rachat via son autre société Al-Masryeen Media, et les tractations obscures qui laissent les journalistes dans l’incertitude.