Dix ans après la révolution, les espoirs de démocratie se sont brisés contre le régime militaire du maréchal al-Sissi. Alors que la répression n’en finit pas, la France reste l’alliée de la dictature. Nos reportages et analyses.
La reconduite du maréchal Sissi pour un troisième mandat ne fait guère de doute, en l’absence de véritable opposition. Le processus électoral, de dimanche à mardi, est resté plus que jamais verrouillé, tout comme la vie politique dans le pays depuis dix ans.
Figure de la révolution égyptienne de 2011 puis des manifestations de 2019, Alaa Abd el-Fattah, emprisonné depuis 2019, a durci sa grève de la faim, au premier jour de la COP27, en cessant de boire de l’eau.
Seules une trentaine d’ONG sélectionnées de façon discrétionnaire par les autorités égyptiennes ont été autorisées à participer en tant qu’observatrices aux négociations. Un manque de représentativité préjudiciable pour la population locale, dont l’accès à la conférence est déjà limité.
Figure de la révolution de 2011, Ramy Shaath vient d’être libéré après deux ans et demi de détention arbitraire en Égypte. « J’ai vu des gens frappés. J’ai entendu des histoires horribles de torture. » Il exhorte les dirigeants internationaux à agir contre les violations des droits humains au pays du maréchal Al-Sissi.
La France fournit des renseignements aux autorités égyptiennes qui sont utilisés par Le Caire pour cibler des trafiquants à la frontière égypto-libyenne, et non des djihadistes comme prévu, selon des documents confidentiel défense révélés par le média d’investigation Disclose.
La journaliste et activiste égyptienne Mona Eltahawy, figure du féminisme arabe, publie un manifeste pour démanteler le patriarcat. Elle livre à Mediapart son cheminement intime et politique depuis la révolution de 2011 et parle aussi de l’agression sexuelle qu’elle a subie à 15 ans dans l'un des lieux les plus saints de l’islam, La Mecque.
Dix ans après le soulèvement de la place Tahrir, si la dictature a triomphé sur le projet démocratique en Égypte, les idéaux révolutionnaires n’ont pas disparu. Ils continuent d’irriguer les vies et les rêves personnels de toute une génération.
Le maréchal Abdel Fattah al-Sissi est obsédé par la crainte d’un nouveau soulèvement. Sous couvert de lutte antiterroriste, une répression débridée frappe toutes les couches de la société égyptienne, y compris des milliers de mineurs.
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Au début des années 2000, la Palestine a permis aux révolutionnaires d’Égypte de se mobiliser et de se former une conscience politique. À tel point que le régime ne tolère plus les manifestations de soutien.
La répression qui s’est abattue sur l’Égypte depuis l’accession au pouvoir du maréchal Sissi n’est pas synonyme de société atone ou immobile. Trois chercheurs explorent ce qu’il reste de vivant sous la chape de plomb et de silence du régime.
Le journaliste Corrado Augias, à Rome, a restitué lundi son insigne. Plusieurs intellectuels italiens ont fait de même pour dénoncer la décoration par Macron du dictateur égyptien.
En visite d’État en France, Abdel Fattah al-Sissi s’est vu dérouler le tapis rouge loin des journalistes, tenus à l’écart sur sa demande expresse. Le président français l’a même décoré du plus haut grade de la Légion d’honneur. Rien ne l’y obligeait.
Alors que les exportations d’armes vers des pays accusés de violation des droits humains font débat, le président français reçoit en visite officielle le président égyptien. L'Egypte, l’un des principaux clients de l’industrie de l’armement française.
Alors que la révolte contre les violences sexuelles s’amplifie sur les réseaux sociaux égyptiens, le retour de bâton est venu de la justice. Au nom d’un « ordre moral » conservateur, des victimes et témoins sont poursuivis, en même temps que les agresseurs.
En manque d’effectifs et de protections, les soignants sont les premières victimes du coronavirus. Malgré leur dévouement, ils sont la cible d’une vague de répression et d’accusations de négligence.
La pandémie est l’occasion pour l’Égypte de Sissi, l’un des régimes les plus répressifs au monde, d’accentuer l’oppression à l’extérieur comme à l’intérieur des prisons du pays.