Alors que la répression touche actuellement tous les opposants au régime de transition conduit par l’armée, les Égyptiens votent les 14 et 15 janvier pour approuver ou non la nouvelle Constitution. Que penser de ce texte, et quelle validité accorder à ce scrutin ? Entretien avec Alexis Blouet, spécialiste du processus constitutionnel en Égypte.
À la veille du procès du président déchu Mohamed Morsi, annoncé pour le 8 janvier, et du référendum constitutionnel prévu les 14 et 15 janvier, trois attentats ont eu lieu en une semaine, et la répression du pouvoir militaire s’abat sur les islamistes comme sur les figures de la révolution de janvier 2011. Le tout en faisant appel aux mânes de Gamal Abdel Nasser.
Mardi matin, à trois semaines du référendum constitutionnel, un attentat contre un poste de police a fait 13 morts dans le delta du Nil. Le premier ministre en a directement attribué la responsabilité aux Frères musulmans, alors que la répression s'étend désormais à l'ensemble de l'opposition.
La violence de la répression intervenue depuis le coup d'État militaire de juillet laisse l'organisation des Frères musulmans exsangue. Cadres en fuite à l'étranger, jeunes militants qui se radicalisent, soutiens étrangers qui se raréfient : la confrérie tente de définir de nouvelles stratégies pour ne pas disparaître.
Autoroutes, logements, énergie, métro du Caire... Depuis le renversement du président Morsi, l'armée égyptienne a engagé de spectaculaires grands travaux. Au passage, elle devient le véritable pilote du capitalisme égyptien.
L’auteur du best-seller international L’Immeuble Yacoubian a été en pointe pour dénoncer la dictature de Moubarak, les abus des militaires qui lui ont succédé, puis l'autoritarisme des Frères musulmans. Il justifie aujourd'hui la reprise en main du pays par l'armée et s'en explique sur Mediapart.
La plupart n'avaient pas 30 ans et tous ont été tués par la police ou des milices pro-Moubarak, aux premiers jours de la révolution égyptienne de 2011. Leur histoire compose le livre Égypte : les martyrs de la révolution. Soit 19 récits, 19 portraits de familles autour d'un même dispositif : trois photos de Denis Dailleux (le quartier, la famille, le souvenir), un récit des conditions de vie et des circonstances de la mort. L'ouvrage donne aussi lieu à une exposition. Pour Mediapart, l'agence VU' a réalisé les vidéos mettant en image les mots de Mahmoud Farag traduits par Abdellah Taïa.