Deux ans après une élection triomphale et la promesse d'un avenir meilleur, le président Abdel Fattah al-Sissi a du mal à faire valoir un bilan positif. Si le raïs a toujours le soutien d’une large proportion de la population, le gouvernement a réussi à s’aliéner plusieurs segments de la société : jeunesse, journalistes, médecins ou même milieu des affaires. Reportage au Caire.
Le 25 janvier 2011, débutait la révolution égyptienne. Cinq ans après, le maréchal Sissi a imposé un pouvoir autoritaire qui n’a rien à envier aux abus de l’ère Moubarak. En suivant le quotidien d’un paysan égyptien, loin de la place Tahrir, pendant la révolution et les mois qui ont suivi, le film documentaire Je suis le peuple saisit la façon dont l’intime rencontre, à distance, l’histoire.
Cinq ans après la « révolution », l’establishment égyptien cherche à faire disparaître toute trace de révolte. Pour asseoir son pouvoir, le président Abdel Fattah al-Sissi procède aux enlèvements d'opposants. Entre août et novembre 2015, une ONG a recensé 340 cas de disparitions forcées.
L’insurrection islamiste violente a pris de l’ampleur ces dernières années avec la répression contre les Frères musulmans menée par un pouvoir autoritaire.
Alors que des élections législatives se tiennent en deux phases en Égypte, presque sans opposition, la popularité du maréchal commence à faiblir. Cependant, le pouvoir continue de jouer sur la rhétorique de la peur et la crainte de l'instabilité.
L’Élysée a annoncé mercredi que les deux navires de guerre Mistral refusés à la Russie à cause de la crise ukrainienne seraient vendus à l’Égypte, à qui la France a déjà livré ses Rafale. Au nom de la lutte antiterroriste.
Le président français est l’invité d’honneur de l’inauguration en grande pompe du nouveau canal de Suez. Un projet porté par le maréchal Abdel Fattah al-Sissi, à qui la France est parvenue à vendre ses Rafale. Tant pis pour les droits de l’homme et la démocratie.
La condamnation à mort de l'ancien président Mohamed Morsi n'est qu'une illustration de la répression sauvage en cours. Des condamnations à la peine capitale sont distribuées à tour de bras. La FIDH dénonce les tortures infligées aux opposants.
Le régime militaire égyptien est-il stable? Pourquoi l'Occident a-t-il cautionné la répression dans le sang des Frères musulmans? Quel est le nouveau rôle de l'Arabie saoudite? Que sont le wahhabisme et le salafisme? L'Europe peut-elle contribuer à la réforme de l'islam? Entretien avec le chercheur Bernard Rougier qui a codirigé le livre L'Égypte en révolutions.
La mort d'une manifestante pacifique et une nouvelle attaque meurtrière dans le Sinaï accentuent les tensions et créent un climat délétère en Égypte. Le régime soutenu par les militaires a eu raison des révolutionnaires en rognant sur toutes les libertés fondamentales.
Prenant prétexte de la lutte contre les djihadistes du Sinaï, l'homme fort de l'Égypte, reçu à l'Élysée ce mercredi, mène la répression contre tous les opposants, et pas seulement les Frères musulmans. Pour ce faire, il a étendu l'autorité des tribunaux militaires.
Un an après son accession au pouvoir, suite au renversement des Frères musulmans, le maréchal Sissi oscille entre nassérisme et néo-libéralisme en cherchant surtout à asseoir son autorité.
Human Rights Watch (HRW) a enquêté durant un an sur le terrible massacre du 14 août 2013 au Caire. Le campement des partisans du président déchu Mohamed Morsi était alors pris d'assaut, causant la mort d'un millier de personnes. Deux responsables de l'ONG comptaient présenter leur rapport en Égypte ce mardi 12 août. Ils ont été refoulés à leur arrivée à l'aéroport du Caire. Leur enquête est rendue publique aujourd'hui à Genève.
Stupeur dans le camp des partisans des militaires : malgré un scrutin présidentiel qui a duré trois jours, les Égyptiens ont boudé les urnes et en partie privé le général Sissi du triomphe attendu. Son résultat officiel – 93 % des voix – ne fait que démontrer la restauration d'un régime militaire dans un pays en profonde crise.
Insultes, viols, tortures... L'armée et les forces de sécurité égyptiennes ont recours à une violence décuplée à quelques jours de l'élection présidentielle. Premières victimes : les jeunes, arrêtés en masse et au hasard, et tous ceux qui peuvent sembler proches de l'opposition. Des témoignages donnent l'ampleur du phénomène.
L’écrivain égyptien publie un nouveau livre et soutient le maréchal Sissi, jugeant que l’Égypte a aujourd’hui besoin d’un homme fort. Mais il ne lui signe pas de chèque en blanc, bien qu'il lui soit très reconnaissant d’avoir mis fin au règne des Frères musulmans.