Plus d'une fois les membres du Club se sont fait l'écho des travaux de Dany-Robert Dufour, philosophe dont le dernier ouvrage, L'homme qui vient...après le libéralisme, a été publié récemment chez Denoël. Je suis allée à sa rencontre. Première partie d'un entretien qui en comprend trois. Lien vers le son MP3 à télécharger puisqu'on peut mettre des vidéos, mais pas du son.... : http://jaidulouperunepisode.org/Interviews.htm ( lien direct : http://jaidulouperunepisode.org/SON/027_Dany_Robert_Dufour_1_sur_3.mp3) PDF plus lisible là Dany-Robert Dufour, philosophe, auteur de L'individu qui vient … après le libéralisme chez Denoël Interview du 7 février 2012 Partie 1/3« Les vices privés font la vertu publique », qu'ils disent....Le coeur de l'anthropologie libéraleDany-Robert Dufour: Le libéralisme, au sens d'un libéralisme économique, procède d'une idée sur laquelle j'ai essayé de travailler dans un certain nombre de livres précédents, idée qui met en avant l'égoïsme privé des acteurs pour produire de la fortune publique. Si on remonte au XVIIIe siècle, aux racines du libéralisme, cela s'exprimait dans une formule – une formule qui constitue le coeur de l'anthropologie libérale : « Les vices privés font la vertu publique ». La « vertu », c'est la « fortune »...D'un point de vue économique, ça s'explique très bien : les « vices privés », c'est donc l'avidité, tout ce qui cherche les satisfactions, les pulsions, le fait d'avoir toujours plus. L'égoïsme privé des acteurs va permettre, selon le libéralisme économique, de faire de la « vertu publique ». La « vertu publique », c'est la « fortune publique ». Ca, ça vient très directement de du coeur de l'anthropologie libérale qui est posée au tout début du XVIIIe siècle par Bernard de Mandeville dont je recommande la lecture d'une petite fable, la fameuse fable des abeilles, que j'ai contribué à sortir de l'oubli. C'est une petite fable à la façon des fables de La Fontaine et elle contient vraiment le coeur de l'anthropologie libérale.