Voisins sort en 1952. En pleine guerre froide et au sortir de la Seconde Guerre mondiale, Norman McLaren veut trouver une forme pour délivrer un message fondamentalement pacifiste. Il opte donc pour un objet hybride, mi-cinéma, mi-film d’animation, qui lui permet de raconter quelque chose qui pourrait être vu comme une fable : deux hommes très semblables peuvent en un instant oublier tout ce qui les rapproche et provoquer un véritable chaos s’ils convoitent un même objet, fût-il une simple fleur. Voisins est de plus un film expérimental. Produit par l’Office national du film du Canada, tourné en 35 mm, il utilise la pixilation et la technique du stop motion (comme King Kong 20 ans auparavant) pour donner l’illusion que les acteurs font des mouvements incroyables, grâce à un traitement image par image. McLaren a aussi créé la musique de son film en grattant sur la bande sonore de la pellicule des ronds, des lignes et des triangles que le projecteur reconnaît comme des sons.
«Voisins», mini-manifeste pacifiste
Le scénario est simple : deux voisins vivent dans le respect mutuel et apparemment l’amitié. Mais un jour pousse une fleur. Il faut prendre le temps (8 minutes) de regarder ce court-métrage du Canadien Norman McLauren, sorti en 1952. Pour la prouesse technologique dont le réalisateur fit preuve, pour la censure dont il fut l’objet et pour le traité de savoir-vivre ensemble qu’il livre. Tout cela en étant particulièrement drôle. En accès libre jusqu’à dimanche matin et en partenariat avec Tënk, plateforme du documentaire d’auteur.
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Tënk & Mediapart
25 octobre 2020 à 11h16