Les arrivées de personnes exilées sont régulières en Europe, notamment par voie maritime. Pour toute réponse, les pays de l’Union européenne barricadent toujours plus leurs frontières avec des murs, des patrouilles constantes, des constructions de camps fermés. La journaliste Elisa Perrigueur en tient le récit en peintures.
Le vol des corbeaux sur le mur de l’Évros (Grèce).Depuis 2012, Athènes érige des pans de murs de barbelés à sa frontière avec la Turquie pour empêcher les réfugié·es d’arriver en Grèce. Ils s’étirent aujourd’hui sur plus de 37 kilomètres. La tendance a inspiré d’autres pays de l’Union européenne (UE): la Pologne, la Hongrie, la Bulgarie, etc.
Ce serpent d’acier tranche des plaines vides et silencieuses sur une trentaine de kilomètres. Ses poteaux de cinq mètres de haut épousent les courbes de l’Évros. Le fleuve, appelé Meriç en turc et Maritsa en bulgare, d’une longueur totale d’environ 200 kilomètres, délimite la frontière gréco-turque. Les caméras thermiques, les patrouilles d’agents grecs et la faune sont les seuls yeux de cette frontière, zone militaire inaccessible au public.