En une quinzaine d’années, la galerie Lumière des roses à Montreuil (Seine-Saint-Denis) a acquis quelque 300 photos datant de 1880 à 1940 et représentant le monde ouvrier. Du cliché quasi publicitaire commandé par le patron d’une usine à celui d’un groupe de grévistes, ce corpus révèle comment les ouvriers prennent peu à peu possession de leur image. Une exposition, dont sont extraites les dix images de ce portfolio, se tient à Montreuil jusqu’au 29 janvier 2022.
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De Jongh frères / Courtesy Galerie Lumière des roses
Mont-Saint-Martin (Meurthe-et-Moselle), 1899. Personnel des Aciéries de Longwy. Tirages aristotypes, 18 x 24 cm.
C’est la première photo acquise par la galerie Lumière des roses. Devant l’usine, les ouvriers disposés suivant les consignes d’un photographe professionnel posent. Certains sont venus avec leurs outils, d’autres avec leurs enfants. C’est une commande de leur patron qui souhaite « constituer un album vantant le prestige de son usine. L’ouvrier n’est ici qu’un simple figurant au sein d’un groupe de travailleurs. Son nom ne figure nulle part, son image ne lui appartient pas », écrivent les commissaires de l’exposition, Marion et Philippe Jacquier.