« Fille de Dieu » : au sein de la communauté transgenre de Pondichéry
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On les appelle « Thirunangai », ce qui, en tamoul, signifie les « Filles de Dieu ». L’Inde reconnaît l’existence d’un troisième genre depuis 2014, mais leur quotidien est difficile. Rejetées par leurs propres familles, souvent battues, violées et exclues du marché du travail, elles survivent grâce à la mendicité, à la prostitution et aux liens de solidarité qui unissent leur communauté. La religion hindoue leur prête des pouvoirs de bénédiction, de guérison et de fertilité. À la fois craintes et vénérées, elles occupent une posture paradoxale.
Pondichéry (Inde), octobre 2021.«Donne-moi un peu d’argent, tu seras béni !» : Savitha, Sangeena et Sathana ne passent pas inaperçues lorsqu’elles interpellent les passants dans les rues animées de Pondichéry. À leur rencontre, certains hommes détournent le regard, d’autres s’approchent pour leur glisser un billet dans les mains.
À chaque sortie dans les grandes villes du Tamil Nadu, on rencontre dans les rues des femmes transgenres qui mendient et bénissent les passants, dans l’espoir d’obtenir de la petite monnaie. Plus grandes et plus provocantes que les autres silhouettes en sari, on les appelle les « Thirunangai ». Dans le sud de l’Inde, c’est ainsi que sont désignées les personnes qui ont été assignées au genre masculin, dans lequel elles ne se reconnaissent pas, et qui sont plus connues sous le nom d’« Hijras » dans le nord du pays.