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Jusqu’aux limites de mon territoire
Nous confinés, la Terre reprend sa réelle dimension. Nous ne vivons pas dans un petit espace, à quelques heures d’avion les uns des autres, mais sur une planète immense : des océans, des chaînes de montagnes, des forêts, des jungles, des déserts nous séparent. Les rayons vides des supermarchés, les hôpitaux qui débordent, les flash infos avec le nombre de morts remis à jour me font perdre ma toute-puissance. J’ai l’impression de rapetisser, rapetisser. Je redeviens primitive. J’ai envie de danser nue sous la lune, de prier les étoiles, d’embrasser les arbres, de m’en remettre aux dieux cachés dans le vent. Je viens de ressentir la terreur des Aztèques face aux éclipses, le respect des Amérindiens pour les esprits. J’ai changé de dimension. Je suis partie en exploration dans mon jardin de 50 mètres carrés.
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© Louise Oligny
Fin avril 2020 à Alfortville (Val-de-Marne).
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