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Pont reliant Bahri à Omdourman, 13 décembre 2021. Les habitants de Bahri traversent le Nil pour rejoindre Omdourman, lors de la septième journée de mobilisation contre le coup d’État militaire du 25 octobre. Ce jour-là, à l’aube, les forces de sécurité ont arrêté à leur domicile les principaux activistes et leaders politiques, mettant fin de facto au partage du pouvoir. Ce consensus entre civils et militaires s’appliquait dans le cadre de la transition démocratique mise en œuvre depuis la révolution de 2019.
Le premier ministre, Abdallah Hamdok, ainsi que les membres civils de son cabinet sont assignés à résidence. Pendant près d’un mois, et malgré une répression généralisée, la jeunesse soudanaise descend massivement dans la rue pour demander le retour des civils et la libération du premier ministre. Mais le 21 novembre, après avoir conclu un accord avec le général Abdel Fattah al-Burhan, Abdallah Hamdok accepte de reprendre son poste, devenant un traître pour beaucoup de Soudanais.
Aujourd’hui, les manifestants sont dans une impasse, pris en tenaille entre, d’un côté, les militaires qu’ils rejettent en bloc et, de l’autre, les principaux partis politiques, jugés inefficaces et corrompus. Actifs depuis la révolution pour promouvoir la démocratie et une construction collective du Soudan de demain, ces jeunes qui n’ont jamais fait de politique refusent pour le moment de rentrer dans l’arène. Parfois qualifiés d’idéalistes, ils demeurent la force vive de la contestation. Après avoir appris la politique dans la rue durant la révolution, ils sont prêts à tous les sacrifices pour construire l’avenir de leur pays.
La révolte des jeunes Soudanais
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Depuis le coup d’État du 25 octobre 2021, les manifestations violemment réprimées se succèdent au Soudan. Forces vives de la contestation : la jeunesse et les femmes, pour qui le retour des militaires menace les acquis de la révolution de 2019.
29 décembre 2021 à 12h55