La mer d’Aral, située entre l’Ouzbékistan et le Kazakhstan, a perdu 75 % de sa surface durant le vingtième siècle. Renommée « désert d’Aral », la région s’est vidée de ses habitants. Les rares familles restantes se reconvertissent dans l’élevage de chameaux. Mais la construction d’un barrage en 2006 redonne espoir : le niveau de l’eau remonte, les pêcheurs remplissent à nouveau leurs filets et… le gaspillage de l’eau et la surpêche reviennent aussi.
Naryn (Kirghizistan), septembre 2021. À près de 2 000 kilomètres de la mer d’Aral, l’eau censée la nourrir est vive et son courant intense. Issue des glaciers des sommets du Kirghizistan qui culminent à plus de 7 000 mètres d’altitude, son débit est puissant. Il est difficile de s’imaginer ici à quel point l’eau manque en aval.
Car, dès 1918, cette eau est détournée pour irriguer les zones désertiques de la région et les transformer en rizières et champs de coton. Depuis lors, le Syr-Daria, fleuve mythique d’Asie centrale, devient la principale ressource des agricultures kazakhe et ouzbèke, aux dépens de la mer d’Aral, autrefois quatrième lac le plus grand au monde.