Thomas Freteur photographie depuis longtemps le monde du spectacle. Cet été, alors que le statut d'intermittent était de nouveau menacé, il a eu envie de quitter la scène pour montrer l'environnement dans lequel vivent les artistes le temps d'un festival, d'une soirée. Afin de rappeler l'univers artistique, il les a fait poser en costume, dans une attitude liée à leur personnage. Une manière de montrer l'envers du décor.
La Dieselle Compagnie (Christine Larivière et Caroline Nallet). Avant, Christine, passionnée de pipettes et autres oscilloscopes, exerçait le très convoité métier de professeur de physique-chimie ; Caroline, elle, calepin à la main et stylo sur l’oreille, s’épanouissait dans la difficile mais respectée profession de journaliste. Elles se sont rencontrées et sont devenues Les Dieselles, compagnie dont l'humour se déverse dans les théâtres, bars, rues, ruelles et autres scènes. Engagées sous leur air dégagé, les comédiennes se battent pour le maintien du statut des intermittents au sein du Collectif unitaire 01. « Le mouvement s'essouffle, reconnaît l'une d'elles. Il y a de moins en moins de monde. Par exemple, l'autre jour, nous distribuions des tracts à l'entrée du théâtre municipal de Bourg-en-Bresse, notre ville, où nous essayons de sensibiliser la population. Nous étions neuf. À dix mètres de nous à peine, on pouvait voir des cierges et ces drapeaux roses ou bleus de la Manif pour tous. Depuis plus d'un an, ils sont là tous les mardis soirs pour manifester contre le mariage homosexuel. Ils étaient 30... »
