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Les masques avaient commencé à barrer de plus en plus de visages en janvier, un peu avant les festivités de l’année du Rat, le nouvel an lunaire chinois. Quand le coronavirus n’était encore que le cauchemar de ceux qui vivaient ou venaient de Chine. Vissés au téléphone avec la famille confinée au pays, ils comptaient chaque jour de plus en plus de morts.
Agnès Buzyn était encore ministre de la santé, pas encore candidate à la mairie de Paris, elle disait que le risque d’introduction en France de ce méchant cousin du Sras (syndrome respiratoire aigu sévère) de 2003 était « faible » mais « pas exclu », vu les lignes aériennes directes avec le berceau du virus, Wuhan, 11 millions d’habitants, capitale de l’enclave du Hubei, foyer de l’industrie et de la modernité effrénées.
Dans le quartier, c’était un peu comme à l’Élysée, personne ne prêtait vraiment attention à ces masques, à ces alertes, à cette maladie de la mondialisation, à part pour faire des blagues. Ce n’est pas la première fois qu’on croisait ici la diaspora asiatique, l’une des plus importantes de la capitale, avec des protections chirurgicales contre les microbes de la mégalopole polluée. On souriait même quand on en voyait avec un masque qui fumait en même temps une cigarette. À la vie, à la mort…
A Paris, un week-end lunaire sous Covid-19
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Rester chez soi ou aller voter ? Fuir le coronavirus ou s’exposer ? S’entraîner à la vie confinée ou prendre l’air et le risque d’une gouttelette dangereuse pour soi et les autres ? Le maintien du premier tour des municipales malgré l’épidémie galopante et la série de restrictions sociales a donné lieu à un week-end lunaire à Paris. Reportage dans un bout du très populaire XIXe arrondissement.
16 mars 2020 à 12h36