En novembre, un missile égaré s’écrasait dans le sud-est de la Pologne, tuant deux agriculteurs à cinq kilomètres de la frontière ukrainienne. Les habitants de la région, qui vivent au rythme de la guerre depuis février, espèrent que l’incident ne se reproduira pas, sans en être tout à fait sûrs.
L’empoisonnement des poissons du fleuve frontière a relancé le bras de fer entre les deux pays riverains. Côté allemand, on veut « renaturer » une région de polders essentiels pour combattre la sécheresse. Côté polonais, on parle de « revitalisation » et d’autoroutes fluviales de la mer Baltique à la mer Noire.
Une explosion a tué deux personnes dans un village polonais proche de la frontière ukrainienne, le jour même où la Russie a lancé une centaine de missiles sur l’Ukraine, faisant au moins un mort à Kyiv. La Pologne et l’Otan privilégient la piste d’un projectile antiaérien ukrainien.
Les nationaux-conservateurs au pouvoir à Varsovie ont fait édifier une barrière frontalière tentant de bloquer la route migratoire passant par la frontière polono-bélarusse, encouragée par Minsk. Le dispositif s’étend depuis fin juin sur plusieurs dizaines de kilomètres au cœur de la forêt primaire de Białowieża.
Comme aux États-Unis, l’accès à l’avortement est compliqué, voire interdit en Pologne, mais aussi en Roumanie et en Hongrie. Ces pays frontaliers de l’Ukraine hébergent plusieurs centaines de milliers de réfugiées de guerre ukrainiennes sur leur sol, qui n’ont parfois pas d’autre choix que d’avorter dans un autre pays.
Selon une enquête menée sous l’égide de Lighthouse Reports – une ONG spécialisée dans l’investigation, à laquelle se sont joints plusieurs médias européens dont Mediapart –, plusieurs étudiants étrangers ayant fui l’Ukraine en guerre séjournent actuellement dans des centres d’accueil fermés en Pologne, en situation de détention.
À la frontière avec la Pologne, dans le flot de ceux qui fuient la guerre, on croise aussi des Ukrainiens qui font le trajet inverse, décidés à retourner au pays pour se battre ou être aux côtés de leur famille.
Les 280 000 personnes entrées en Pologne depuis la guerre en Ukraine le 24 février sont majoritairement ukrainiennes. Les autres, qu’elles viennent d’Afrique ou d’Asie, se plaignent de ne pas être logées exactement à la même enseigne.
Au troisième jour de l’invasion russe, 100 000 Ukrainiens ont déjà franchi la frontière pour entrer en Pologne. Dès jeudi, les autorités polonaises annonçaient l’ouverture de neuf centres d’accueil, le long de sa frontière. Reportage à la gare de Przemysl, à une quinzaine de kilomètres de la frontière ukrainienne.
Les juges sont mis sous pression par les nationaux-conservateurs au pouvoir en Pologne depuis 2015. Certains font les frais d’une instance mise en place en 2017, la Chambre disciplinaire de la Cour suprême, dont la justice européenne demande le démantèlement.
Conséquence du durcissement de la loi sur l’avortement, les médecins refusent l’interruption de grossesse en cas de détresse du fœtus, jusqu’à mettre en péril la vie des mères. C’est ce qui vient d’arriver, selon sa famille, à Agnieszka, décédée en début de semaine.
À la frontière avec la Biélorussie, ils sont nombreux à s’engager pour sauver des vies. Simples résidents, activistes, médecins, juristes… ils ou elles agissent en réseau pour venir au secours des exilés refoulés par Minsk comme par la Pologne.