Autrice d’un livre sur la dimension politique des jeux vidéo et leur pouvoir émancipateur, Marijam Didžgalvytė appelle la gauche à s’emparer de ce pan de la culture, sans se perdre dans de fausses pistes et en s’intéressant aux conditions de production des jeux.
Sans prévenir, de grandes plateformes de jeux vidéo viennent de supprimer ou de dissimuler des milliers de jeux à caractère érotique ou pornographique. Un revirement exigé par les prestataires de services de paiement.
Les créateurs et créatrices de jeux vidéo choisissent de plus en plus fréquemment de vendre leurs jeux à bas prix dans des lots caritatifs. Une mobilisation qui tranche dans un milieu où les grandes entreprises tendent à rester sourdes aux crises internationales.
Alors que les livres de Frank Herbert mettaient en garde contre la soif de pouvoir, le nouveau jeu vidéo « Dune » propose de survivre et combattre sur la planète de sable « afin de devenir de plus en plus puissant ». Pourquoi les livres à forte teneur politique se transforment souvent en logiciels de divertissement dépolitisés.
En mettant en scène un monde où très haute technologie et misère extrême s’entremêlent, le cyberpunk a imaginé l’horreur des sociétés capitalistes du futur. Les jeux vidéo puisent largement dans ce courant littéraire des années 1980, sans toutefois en exploiter le potentiel.
Déshumanisés, dépolitisés ou même sexualisés, les soldats du régime nazi sont souvent illustrés dans les jeux vidéo d’une façon qui tranche avec la réalité historique. Au risque de livrer une image erronée de ce que fut le national-socialisme.
Les simulations joviales de vie à la campagne continuent de se vendre comme des petits pains. Loin du rythme effréné des grands jeux d’action, elles incarnent un idéal d’épanouissement, d’écologie, de simplicité. Pourtant, elles peinent à imaginer une rupture avec le productivisme et l’exploitation de la nature.
Des millions de joueurs et joueuses ont combattu pour le compte de la « Super Terre » dans « Helldivers 2 », qui reprend les codes des dictatures pour mieux les tourner en ridicule. Une exception parmi les jeux grand public.