Comme tant d'autres témoins filmés par le réalisateur Jorge Amat, Michel del Castillo, qui fut, enfant, parqué avec sa mère, donne chair à ce temps élastique de l'internement politique dit «administratif», que pratiqua la France démocratique ou anti-démocratique, avant, pendant, puis après la catastrophe de 1940. La mémoire des camps tient du palimpseste. Comme en ces parchemins médiévaux sur lesquels chaque copiste écrivait, effaçant en partie ce qui l'avait précédé avant d'être effacé à son tour, il y eut en quelques deux cents lieux à travers le pays, des rétentions successives d'Espagnols vaincus par le franquisme, d'anti-nazis allemands ou autrichiens, de communistes français, des 75.000 juifs déportés entre 1942 et 1944, de Tsiganes, de résistants, puis d'éléments épurés après la victoire contre la barbarie nazie...
Quand 600 000 « indésirables » furent parqués dans des camps français
France 2 a diffusé jeudi 8 avril, à 22h45, La France des camps 1938-1946, film de Denis Peschanski et Jorge Amat. À cette occasion, pour Mediapart, trois historiens – Sylvie Lindeperg, Pascal Ory et Denis Peschanski – dialoguent sur leur rôle social, la mémoire du second conflit mondial, la question des images, le nouveau partage entre le savoir et l'émotion.
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