Traducteur de l’allemand, Olivier Mannoni interroge, à partir du laboratoire nazi, la brutalisation de la langue qui accompagne les fascismes. Il nous explique comment Trump parle comme Hitler, et Poutine comme un gangster.
Dans un livre édifiant, le sociologue Hugo Touzet pointe l’imbrication des instituts de sondage avec des médias dont les propriétaires revendiquent l’idéologie de l’extrême droite, et la part que prennent les « politologues » au cadrage droitier du débat public. Une résistible dérive, à condition d’enrayer cette mécanique.
Pour protester contre la présence d’institutions israéliennes dans l’organisation d’un colloque sur les « histoires juives de Paris », cinq chercheurs ont choisi de se retirer, au regard des massacres en cours à Gaza. Rachida Dati les a menacés de sanctions pénales.
Chassées de la sphère politique, les émotions ont montré leur puissance mobilisatrice au cours de soulèvements récents, de l’Iran à Nanterre. Dans son essai « Résistances affectives », l’anthropologue Chowra Makaremi analyse comment le renouvellement des luttes féministes a redessiné les contours du politique.
Un an après son cri d’alarme sur le consentement à l’écrasement de Gaza, le professeur au Collège de France interroge ce que la violence dit du monde et de notre espèce, à l’ombre de la destruction de la Palestine.
Désormais réfugiée à Paris, la journaliste et écrivaine palestinienne Nour Elassy déplore « un deuil sélectif » en France, où toute solidarité avec la Palestine est frappée du soupçon tandis que le soutien à l’Ukraine est encouragé.
Au-delà des querelles instrumentalisées sur les liens, ou pas, entre antisémitisme et critique d’Israël, l’historien Mark Mazower montre dans un livre publié en français et en anglais la nécessité de penser l’antisémitisme dans son contexte politique, historique et démographique.
Juif polonais parti de Varsovie juste avant que n’éclate la Seconde Guerre mondiale, membre de l’équipe scientifique à l’origine de la bombe atomique, Józef Rotblat change de bord avant l’explosion d’Hiroshima.
Ce 24 août, alors que son peuple résiste depuis 2014 à la guerre imposée par l’impérialisme grand-russe de Poutine, l’Ukraine célèbre sa déclaration d’indépendance de 1991. Toutes les gauches devraient soutenir sa cause car elle est celle du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.
Elle dénonçait « l’organisation masculiniste du monde » et c’est « par féminisme » qu’elle était devenue « une ennemie de la guerre ». Hélène Brion, qui militait contre le premier conflit mondial, fit les frais d’un tribunal militaire, en 1918. Elle tint tête.
À quoi sert l’archéologie ? À ce que nous ne soyons pas égarés, répond Dominique Garcia, président exécutif de l’Institut national de recherches archéologiques préventives, dans ce dernier épisode de notre série en défense de cette discipline.
« Si tu veux la paix, prépare la paix » : telle pourrait être la devise de la Libérienne Leymah Gbowee, par qui ce qui semblait impossible aux hommes, politiques comme diplomates, arriva : la réhumanisation d’une société qui ne vivait plus que par et pour la guerre.
L’un des plus grands témoins des chocs qui se sont multipliés autour de la Méditerranée au XXe siècle est un Israélien qui n’a cessé de lutter pour le dialogue entre juifs et Arabes. Avec pour arme principale une radio pirate sur un bateau et des milliers de disques.
À deux reprises, il a refusé, par anticolonialisme, de servir pendant la guerre d’Algérie. Alban Liechti a payé pour cela le prix fort : quatre années de prison. Ce qui ne l’a pas empêché jusqu’à sa mort, l’an dernier, de militer pour la paix.
Deuxième épisode de notre série spéciale en défense de l’archéologie avec l’historien de la Grèce antique Alain Schnapp. Pionnier du combat pour l’archéologie préventive, il nous livre une réflexion philosophique sur notre commerce avec le passé.
Elle fut l’une des grandes figures de la gauche allemande, passée par Paris, la Suisse et la Russie soviétique, où elle s’éteint en 1933. Au cours de sa vie, Clara Zetkin, à qui l’on doit la journée internationale des droits des femmes, n’a pas cessé de se mobiliser contre la guerre.