Pour Paul Guillibert, dans son dernier livre, la transition écologique doit forcément aller de pair avec la lutte sociale et la prise en compte de l’exploitation des animaux. Un ouvrage qui résonne avec l’étude de l’historien François Jarrige sur le « moteur animal ».
L’essai de la rentrée s’intitule « Une histoire du conflit politique ». Constats implacables fondés sur des données inédites, formulation de propositions, mais aussi limites politiques et méthodologiques. Recension critique.
Un projet inédit de cartographier les usages subversifs de la psychanalyse ailleurs qu’en Occident suscite l’ire des gardiens du temple. Entretien avec Sophie Mendelsohn, codirectrice de l’ouvrage « Psychanalyse du reste du monde ».
Avec son nouvel ouvrage, Bernard Lahire fait le pari vertigineux de rapprocher biologie et sociologie pour repenser à nouveaux frais toutes les organisations des sociétés humaines. Entretien.
Entretien avec Marcello Musto, auteur des « Dernières Années de Karl Marx », une biographie intellectuelle du vieux Marx entre 1881 et 1883 qui permet de redécouvrir un penseur en mouvement permanent, plus ouvert à la diversité du monde qu’on pouvait le croire.
Organiser l’économie à partir des besoins, en se focalisant sur des grandeurs physiques plutôt que leur valeur en monnaie, tel était le projet subversif de ce philosophe des sciences qui eut à affronter les néolibéraux et les fascistes de son temps.
Le sociologue britanno-polonais, mort en 2017, a produit une œuvre touffue mais relativement méconnue en France. Son analyse de la société néolibérale, qualifiée de « liquide », offre pourtant une grille de lecture utile en ces temps incertains.
Fin 1949, des milliers d’Ivoiriennes se réunissent à Grand-Bassam pour exiger la libération de prisonniers politiques, cadres et militants d’un parti anticolonial. Marie Koré fait partie des meneuses de ce mouvement sans précédent au sein de l’empire colonial français.
Économiste et militant, Henryk Grossman a tenté de décrire, depuis l’Allemagne en 1929, le fonctionnement du capitalisme à partir de sa tendance à l’effondrement. Mais son texte, jamais traduit en français, est surtout une réflexion sur l’agencement des luttes et des crises. Un thème brûlant d’actualité.
Répressive, punitive, injuste, aveugle aux nuances… Les accusations pleuvent sur une révolution féministe parfois accusée d’utiliser des outils contradictoires avec les principes d’une émancipation collective.
Un nouvel « ordre moral » contraignant ou un « désordre moral » salutaire ? En battant en brèche certains effets de la « liberté sexuelle » des années 1970, le moment féministe a prêté le flanc à des accusations de puritanisme, alors qu’il rappelle surtout que politique et éthique ont partie liée.
Le consentement s’est retrouvé, non sans poser question, au centre de la nouvelle civilité sexuelle portée par le mouvement féministe. Ou comment un outil puissant et nécessaire peut aussi devenir un piège.
Le féminisme a pu être embarqué dans des combats contre d’autres minorités, musulmanes en particulier. Est-ce parce qu’il est trop « blanc » ou parce que l’intersectionnalité demeure difficile à transposer dans les luttes concrètes ?
Derrière des divergences anciennes sur certains sujets, le féminisme actuel paraît fracturé autour de trois axes : le rapport aux générations, aux hommes et à la nature.
Briser le plafond de verre suffit-il à faire éclater la domination masculine ? La question se reconfigure aujourd’hui, même si elle procède d’une histoire longue passant par les chasses aux sorcières et les mondes iroquois.
« Révolution », « vibration », « émancipation »… Quelle que soit la manière de baptiser le moment féministe contemporain, il se trouve, cinq ans après #MeToo, à la croisée des chemins, fragilisé pour des raisons endogènes et contesté par ceux qu’il dérange.