Livres Chronique

Retour sur «Harmonia Cælestis», après le décès de Péter Esterházy

L’écrivain hongrois Péter Esterházy vient de mourir. Il est l’auteur d’un grand roman de ce début de siècle : retour sur Harmonia Cælestis et sa suite, ou comment un chef-d’œuvre de fiction peut être dévoré par la puissance d’invention de la dictature communiste.

Lise Wajeman

Péter Esterházy est décédé le 14 juillet : il a succombé au cancer qu’il évoquait dans son dernier livre, présenté il y a un mois en Hongrie, Journal intime du pancréas. Esterházy, né à Budapest en 1950, faisait partie de la génération de la postmodernité hongroise. Il se détourne dès son premier livre des contraintes esthétiques du réalisme socialiste pour mieux en jouer : Trois anges me surveillent (Gallimard, 1989) parodie les contraintes du « roman de production » – traduction littérale du titre hongrois – genre préconisé par les autorités, qui invitaient les écrivains à aller dans les usines et coopératives agricoles pour en faire la matière de leurs livres. De fait, Esterházy, après avoir étudié les mathématiques, avait commencé par travailler plusieurs années à l’institut d’informatique du ministère de l’industrie. Cependant le livre s’hybride très vite de toutes sortes d’éléments disparates : récits d’aventure, comptines, appareil de notes envahissant.

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