Culture et idéesChronique

Pinter à l'Odéon : la nuit des rapaces

Le Retour, de Harold Pinter, nous saute aux yeux et à l'ouïe au théâtre de l'Odéon à Paris, avant une tournée en 2013. La mise en scène de Luc Bondy, la distribution autour du prodigieux Bruno Ganz, confèrent à l'œuvre la puissance inquiétante et la monstruosité ambiguë forgées par l'auteur.

Antoine Perraud

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La France a toujours prisé Harold Pinter et c’est seulement quelques mois après la première londonienne que fut créé, à Paris, en 1966, Le Retour, dans une mise en scène de Claude Régy. Un veuf tyrannique vit avec son frère et ses deux fils dans une maison patriarcale devenue champ clos des traumas familiaux. Ce boucher retraité aux allures de Lear frénétique, ce roi rogue des périphéries ravagées de Londres, avait pour interprète, lors de cette création française, Pierre Brasseur (1905-1972). Lenny, son rejeton ambivalent, orphelin de mère boxant les femmes et affichant sa fragilité pour plus efficacement détruire, était joué par Claude Rich.

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