Je voudrais prélever quelques moments — trois ou quatre — dans Moi, Daniel Blake, afin d’essayer de décrire quel cinéaste est Ken Loach. C’est une question qui, bizarrement, n’est pas posée. De moins en moins en tout cas. Il y eut un moment, le début des années 1990, époque de Riff-Raff, de Raining Stones et de Ladybird, où les films de Loach étaient encore regardés comme des films. Prétendre que cela reste vrai serait très exagéré. Le cinéaste britannique a ses admirateurs, d’ailleurs nombreux. Il a aussi ses adversaires. Les uns et les autres semblent s’accorder sur un point : sa voix est porteuse de convictions trop incontestables, sa dénonciation des injustices est trop nécessaire pour qu’on pinaille sur les traductions cinématographiques que Loach travaille à leur donner. Les premiers estiment que ces convictions et cette dénonciation suffisent à en faire un cinéaste d’exception, lui-même incontestable et nécessaire. Les seconds considèrent qu’avec lui c’est d’autre chose que de cinéma qu’il est question, et qu’au fond ce n’est pas grave : il est des situations, n’est-ce pas, où il faut savoir faire la part des choses.
#FREEMORTAZA
Depuis le 7 janvier 2023 notre confrère et ami Mortaza Behboudi est emprisonné en Afghanistan, dans les prisons talibanes.
Nous ne l’oublions pas et réclamons sa libération.