Cantonnés aux bas-fonds, cabarets ou maquis, les artistes et les musiques venus des colonies ou des DOM-TOM, ces «confettis de l’Empire», ont dû attendre les années 1980 pour commencer à prendre le devant de la scène. Au point que les «musiques urbaines», leurs héritières créolisées, sont aujourd’hui devenues les sons les plus appréciés de la France plurielle, même si cela ne plaît pas à tout le monde.
Des foyers aux cités, les immigrés non européens ont longtemps vécu cachés, et leur musique était inaudible, ou presque, hors de leurs communautés. Avec le soutien de réseaux militants, leur parole s’est libérée après Mai-68, avant que les nouvelles générations se fassent entendre.
Dans les années 1980, la gauche arrive au pouvoir et Paris, avec sa banlieue, devient l’épicentre de la « sono mondiale ». Retour sur cette aventure portée par une poignée de pionniers branchés qui a fini par muter en une « world music » plus commerciale.
Après les indépendances, la variété française a longtemps voué une fascination exotique aux relents racistes pour ces anciennes possessions et leurs populations. Certains artistes ont bien tenté de faire entendre une autre voix, mais pas toujours très adroitement.
Durant les années 1990 émerge dans l’Hexagone une nouvelle scène venue des quartiers populaires et incarnée par des figures issues de l’immigration. Malgré les préjugés et le racisme, rap, ragga puis R’n’B poussent et deviennent l’emblème de la diversité, célébrée lors du Mondial 1998.
Les artistes issus de l’immigration postcoloniale figurent aujourd’hui parmi les plus écoutés en France et les meilleurs ambassadeurs de la musique française à l’international. Sauf que cette exposition d’une société métissée ne plaît (toujours) pas à tout le monde.
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