Comment vivent les 1,5 million – peut-être les 2 millions – de personnes restées à Kyiv, en Ukraine, dans l’attente d'une offensive militaire russe, pendant que les combats se poursuivent aux alentours de la ville ? Comment la population s’organise-t-elle dans une capitale presque déserte ? Chaque jour, le ville se fortifie un peu plus par des systèmes de défense et des réseaux logistiques d’approvisionnement, qui lui permettront peut-être de tenir en cas d’encerclement et de blocus par les troupes russes. Notre série de reportages.
Le 14 mars, un missile tiré par l’armée russe a dévasté un immeuble d’habitation, au nord de la capitale, faisant trois morts et quinze blessés. « Je ne sais pas pourquoi je suis vivant », dit Pavel, qui tente de sauver des ruines quelques objets de sa vie d’avant.
Une roquette a dévasté, vendredi 18 mars, plusieurs immeubles et écoles d’un quartier de Kyiv, provoquant un mort et quatre blessés. Le carnage a été évité de peu. À 32 ans, juriste de profession, Vyacheslav est « volontaire ». « Je crois vraiment que nous allons gagner cette guerre », assure-t-il.
Étudiante en linguistique à l’université de Kyiv, passionnée de littérature, la jeune femme est désormais « volontaire » pour aider les familles qui fuient les bombardements. Refusant de quitter la capitale, elle multiplie les critiques contre « le peuple russe », qu’elle juge « apathique et soumis ».
Pas à pas, la guerre entre dans la ville et les alertes se multiplient. Plus de la moitié de la population a fui la capitale ukrainienne. Dans les grandes cités populaires de l’arrondissement d’Obolon, beaucoup de personnes âgées refusent de partir ou ne le peuvent pas, parce que malades ou trop pauvres.
À 31 ans, né en Russie, ayant passé sa jeunesse en Belgique, le jeune homme s’est définitivement installé en Ukraine, pays de sa mère, de ses grands-parents et de ses amis. Le voilà « volontaire » expliquant que l’influence russe a disparu du pays : « Il y a des millions de réfugiés, aucun n’a fui en Russie ! »
La population ukrainienne communie dans une même ferveur patriotique et un même enthousiasme mobilisateur. Mais d’autres voix s’expriment aussi, qui dressent un sombre constat. Cadre dans une société d’assurance, Inna raconte cette inquiétude d’autant plus grandissante que, selon elle, « l’Europe ne veut pas comprendre ce qui se passe ».
Chaque jour, des frappes russes touchent des immeubles d’habitation dans le nord de Kyiv. Si ces bombardements n’ont pas l’ampleur de ceux menés à Marioupol ou à Kharkiv, ils terrorisent une partie de la population. Tatiana raconte cette vie qu’elle ne pouvait imaginer et qui la désespère.
Bon nombre de militaires ukrainiens sont les héritiers de la révolution du « Maïdan » en 2014. Engagés volontaires dans le Donbass, ils s’enrôlent à nouveau, forts de cette expérience, et appuyés par d’innombrables réseaux d’aide. Les explications de Konstantyn et Roman.
Dans une capitale ukrainienne déserte et à l’arrêt, Podil, l’un de ses quartiers historiques et branchés, retrouve un semblant d’animation. Des cafés, quelques commerces rouvrent. Pour Stella, 28 ans, qui vit là, c’est un moyen de faire baisser la tension alors qu’« il faut aussi se préparer au pire ».
Face aux bombardements et à la menace d’une prise de la capitale ukrainienne par l’armée russe, les habitants s’auto-organisent. Edward gérait avant la guerre deux cafés-kiosques. Le voilà devenu l’un des maillons efficaces de ces chaînes de solidarité et d’entraide qui relient la société aux forces armées.
Tout à la fois philosophe, politiste et journaliste, Volodymyr Yermolenko fait depuis le début de la guerre des allers-retours entre Kyiv et l’ouest du pays pour mettre des familles à l’abri. Il explique comment « la Russie est un empire blessé » à la recherche d’une puissance évanouie. Une entreprise perdue d’avance, selon lui.
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