L’annonce, après plusieurs jours de flottement, de la victoire du candidat des Frères musulmans, Mohamed Morsi, à la présidentielle, ne change pas fondamentalement la donne égyptienne. L’incertitude politique et institutionnelle domine, et les voix de l’élection présidentielle risquent d’être confisquées comme l’ont été les suffrages législatifs, avec la dissolution du Parlement. En dépit de cela, l’Egypte post-révolutionnaire est marquée par une intense prise de parole, politique et personnelle, qui bouleverse les habitudes sociales comme les espaces publics.
Mohamed Morsi, candidat des Frères musulmans, devrait emporter le second tour de l'élection présidentielle. Cet événement est aussi un jeu de dupes: les militaires au pouvoir viennent d'amender la constitution pour s’arroger des pouvoirs qui vident la présidence de sa substance.
Contrairement à ce qui se passe en Tunisie, les salafistes d’Egypte, dont Alexandrie est le bastion historique, ne sont pas dans une stratégie de tension avec le pouvoir. Ils affichent un visage présentable et les habitants de la cité méditerranéenne ne les craignent pas. En dépit de leur succès électoral de cet hiver, Alexandrie n’a pas brusquement basculé du cosmopolitisme au salafisme.
Pour le célèbre écrivain Gamal Ghitany, l'Égypte est menacée d'effondrement. Mais pas parce que l'État de droit n'est pas respecté, que les élections à venir s'apparentent de plus en plus à une mascarade, ou que les militaires concentrent, depuis le jeudi 14 juin, les pouvoirs exécutifs et législatifs. Pour lui, la menace principale vient des Frères musulmans, qu'il assimile à une organisation fasciste.
Les grèves de 2008 dans l’usine textile de Mahalla, bastion ouvrier du delta du Nil, sont considérées comme les prémices de la révolution égyptienne. Les ouvriers en sont fiers, mais donneront pourtant leurs voix, ce week-end, au candidat incarnant l’ancien régime. Avant tout par hostilité envers les Frères musulmans. De notre envoyé spécial en Égypte
Que valent des élections dans un pays sans Parlement, sans Assemblée constituante, sans Constitution et sans État de droit ? L’Égypte, en situation de « coup d’État institutionnel », a voté pourtant tranquillement samedi et dimanche pour le second tour de la présidentielle, qui oppose un candidat de l’ancien régime au candidat des Frères musulmans. Un scrutin décisif pour le pays, et pour l’avenir des révolutions arabes.
Comment un pays qui a fait une révolution peut-il voter pour les forces les plus conservatrices? L’Egypte semble n’avoir le choix qu’entre l’ordre nouveau et l’ordre ancien. Pourtant, ce conservatisme social enraciné jusque dans les urnes est bousculé par une situation post-révolutionnaire explosive. De notre envoyé spécial en Egypte.
L’alliance des candidats malheureux à l’élection présidentielle égyptienne, qui ont défilé mardi au Caire, permet aux révolutionnaires égyptiens de sortir du duel armée/Frères musulmans, et de remettre en cause le scrutin lui-même. Analyse.
Professeur d’économie politique à l’université américaine du Caire, Zeinab Abul-Magd a brisé un tabou en Egypte en tentant de décrire les ramifications de l’empire économique des généraux, qui contrôlent « la majorité de l'économie égyptienne », ainsi que le rôle du Conseil supérieur des forces armées (CSFA), au pouvoir depuis février 2011. Entretien.
Le candidat de l'armée, Ahmed Chafik, affrontera celui des Frères musulmans au second tour de l’élection présidentielle. Mais avec le succès de la campagne menée par le leader de Karama, Hamdine Sabahi, les Egyptiens sont en train de trouver une autre voie pour échapper au choix dans lequel Moubarak les avait enfermés pendant trente ans. Reportage de notre envoyé spécial au Caire.
L’ancien président Moubarak a été condamné à la prison à vie, samedi, pour sa complicité dans le meurtre des manifestants alors que les responsables policiers en poste à l'époque s'en sortent. Un verdict amer pour le peuple, confronté depuis la révolution aux actes de violence des militaires au pouvoir.
Malgré les désillusions, les Egyptiens se sont pris au jeu d’une élection présidentielle dont le principal attrait tient à son suspense. Vendredi, au lendemain de deux jours de vote, les résultats des bureaux tombaient au fur et à mesure : le candidat proche des militaires, Ahmed Chafik, était au coude à coude avec le nassérien Hamdine Sabahi pour la deuxième place, derrière le candidat des Frères musulmans, Mohamed Morsi. Les résultats devraient se préciser dans la journée de Samedi. Reportage au Caire.
Premier tour de l'élection présidentielle en Égypte. Au-delà du choix des électeurs, c'est la gestion chaotique du Conseil supérieur des forces armées qui domine. Répression, absence de Constitution, endettement massif du pays… Depuis quinze mois, l'armée égyptienne a trahi la révolution. Reportage de notre envoyé spécial au Caire.
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Luigi Bonaventura, ancien chef de clan, et Annamaria, divorcée d’un boss de la ’Ndrangheta, sont des survivants. Tandis que le premier dénonce l’endoctrinement des enfants au sein des familles mafieuses italiennes, la seconde a gagné le nord du pays avec ses garçons pour échapper à l’emprise. Briser…
C’est une promesse tenue par Donald Trump : la déclassification de nombreuses archives de la CIA, la célèbre agence de renseignement des États-Unis. On y découvre comment les services français ont été associés à leur insu à une opération de surveillance illégale. Comment la CIA a espionné de près Jacques…