C’est une langue de béton de 53 kilomètres qui se construit entre Castres et Toulouse. Un projet souhaité par les laboratoires Pierre Fabre, premier employeur de la région et par les socialistes locaux. Les opposants dénoncent de leur côté un projet écocidaire et un scandale économique. La répression qui s’abat sur eux est hors norme.
Au moins un millier de personnes se sont rassemblées ce week-end contre le projet d’autoroute entre Toulouse et Castres, malgré l’interdiction de l’évènement. L’acharnement des pouvoirs publics à la construire crée incompréhension et colère chez les militants.
La présidente socialiste de la région Occitanie défend le projet d’autoroute au nom du « en même temps » entre l’écologie et le social, et de la lutte contre le Rassemblement national.
Rassemblement interdit, mise en garde contre des « groupes extrêmement violents » menant « une forme de guérilla », mobilisation d’un nombre inédit de gendarmes : l’État ne lésine pas sur les moyens pour « garantir l’ordre républicain » face aux opposants à l’autoroute la plus contestée de France.
Une semaine seulement après les manœuvres sur la loi Duplomb, le bloc central et le RN se sont alliés pour voter une motion de rejet contre un texte visant à valider l’A69… et qu’ils soutiennent. Objectif : court-circuiter le débat parlementaire.
Les députés examinent lundi 2 juin une proposition de loi pour faire construire l’autoroute A69 malgré sa suspension par la justice. Pour la juriste Maylis Desrousseaux, c’est un mauvais signe pour le droit de l’environnement alors que la protection de la biodiversité s’affaiblit en France.
La justice administrative ouvre la porte à la reprise des travaux sur l’A69. Les regards sont désormais tournés vers la décision sur le fond attendue à l’automne et, avant ça, sur le devenir de la loi de validation qui passe à l’Assemblée nationale le 2 juin.
À Toulouse s’est tenue mercredi une audience sur le sursis à exécution demandé par l’État et les concessionnaires pour relancer le chantier de l’autoroute, arrêté par le tribunal administratif en février. Le délibéré sera rendu le 28 mai.
Depuis le 27 février, le chantier de l’autoroute est totalement à l’arrêt. Mais les opposants au projet restent vigilants. Le Sénat a adopté jeudi une proposition de loi pour déclarer l’ouvrage « d’intérêt public majeur ».
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La lutte contre le projet d’autoroute A69 entre Toulouse et Castres a débuté en septembre 2021. Presque quatre ans de lutte, de manifestations, de plaidoiries, d’illégalités constatées, de fêtes, de violences policières, de rassemblements… jusqu’au 27 février 2025 avec le verdict, en faveur des opposants, rendu par le tribunal administratif de Toulouse. Retour en images, par le photographe Alain Pitton, sur une mobilisation exemplaire.
Le tribunal administratif de Toulouse a annulé jeudi les autorisations environnementales qui avaient permis le début des travaux de l’autoroute. Une décision de justice saluée par les opposants, qui saluent une lutte plurielle, inclusive et radicale.
L’État annonce vouloir faire appel de l’annulation du projet d’autoroute Toulouse-Castres et fait pression pour que le chantier se poursuive. Pourtant, aucun des motifs mis en avant par la puissance publique ne correspond à la réalité de ce territoire du sud-ouest de la France.
Le tribunal administratif de Toulouse a examiné mardi une dernière fois les recours demandant l’annulation de l’autoroute A69. Le délibéré sera connu le 27 février. Après quatre ans de lutte, les opposants croient encore à la victoire.
Les travaux de l’A69 ne seront pas suspendus en attendant le jugement sur le fond, a fait savoir le tribunal administratif de Toulouse mardi 21 janvier. Le juge s’est appuyé sur tous les arguments des défenseurs de l’autoroute.
Le tribunal administratif de Toulouse a fait savoir lundi 9 décembre qu’il allait rouvrir l’instruction du dossier de l’A69. Cette décision inédite se fonde sur une note en délibéré remise au juge par les préfectures du Tarn et de la Haute-Garonne. Et elle intervient après quinze jours d’intense lobbying des pro-autoroute.
« Maintenant, ce sont eux les opposants ! », estime une militante écologiste. Le tribunal administratif de Toulouse a examiné lundi les recours demandant la fin du chantier. La rapporteuse publique a contesté la « raison impérative d’intérêt public majeur » ayant permis de démarrer les travaux.
Entre Castres et Toulouse, le chantier de l’autoroute A69 est devenu, au fil des mois, un combat opposant les machines métalliques monstrueuses du grand capital et ses forces de l’ordre à une meute d’écureuils sauvages, naviguant au gré des vents, et des évacuations.