Finance Enquête

La SFEF ou l’art discret de l'endettement public hors bilan

Les hauts fonctionnaires français sont des créatifs. Produit, dit-on, de la réflexion collective du Trésor, de Michel Pébereau (un grand ancien de la maison) et de François Pérol, ancien et futur banquier d'affaires officiant actuellement à l'Elysée, la Société de financement de l'économie française (SFEF) permet à l'Etat de s'endetter sans gonfler la dette publique officielle afin d'aider les banques et des secteurs fragilisés comme l'automobile ou l'aéronautique. Tout en préservant sa capacité d'emprunt dans un environnement mondial à hauts risques. Un tour de passe-passe mais habile.

Philippe Riès

On ne peut pas faire plus discret. Une porte anonyme rue de Valois, dans le 1er arrondissement de Paris. Au premier étage, un appartement au décor un peu défraîchi qui fut, paraît-il, celui de Pauline de Beauharnais. Par les hautes fenêtres, la vue, une des plus prisées de la capitale, donne sur les jardins du Palais Royal. Dans deux grands salons de réception, le mobilier classique a fait place aux écrans d'ordinateurs d'une mini-salle des marchés. Bienvenue à la Société de financement de l'économie française (SFEF), une structure minimaliste chargée d'emprunter des dizaines de milliards d'euros et de dollars pour aider les banques françaises à faire leur métier, financer l'économie.

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