Tout était différent cette année à Jackson Hole. La réunion annuelle des banquiers centraux s’est transformée en une longue cérémonie des adieux. Au président de la Réserve fédérale, harcelé par Donald Trump et qui ne reviendra plus, mais aussi au monde d’avant. L’ère de la toute-puissance des banques centrales est révolue.
La sociologue Marine Duros, autrice d’une enquête sur la financiarisation de l’immobilier, décrit la mise en place d’un secteur de plus en plus isolé des besoins de la population. Même si son nouveau credo est de favoriser la transformation de bureaux en logements.
Au nom de l’union de l’épargne et de l’investissement, la Commission européenne est prête à assouplir la régulation financière. Les leçons de la crise de 2008 sont oubliées et les règles de protection sur le point d’être sabordées.
En remerciement d’un soutien indéfectible du monde des cryptos, le président états-unien a fait adopter la première législation qui leur ouvre la finance quotidienne. Les géants du numérique sont déjà prêts à lancer leur propre jeton et à créer leurs paradis fiscaux dématérialisés.
Sans justification explicite, la Commission européenne est prête à défaire une partie de sa réglementation à l’égard des « stablecoins », permettant à des jetons émis hors de la zone euro d’être interchangeables avec ceux émis en Europe. Une aubaine pour la stratégie de Donald Trump sur les cryptoactifs.
Le quartier financier de la capitale britannique est perçu comme la poule aux œufs d’or du Royaume-Uni, à défendre face à la concurrence internationale pour le bien de toute la population. Mediapart est parti à la découverte d’une zone de non-droit, où règnent les privilèges de classe.
Le ministre des finances est accusé par des parlementaires de tous bords d’avoir cédé face au lobby bancaire pour détricoter une mesure empêchant la fraude fiscale, dite « CumCum », des banques. Dans une note que Mediapart a pu consulter, l’administration fiscale lui avait pourtant déconseillé de le faire.
Un rapport de la Cour des comptes évalue le coût des Jeux olympiques et paralympiques pour les finances publiques à 6 milliards d’euros. La facture pour le contribuable initialement promise par les organisateurs de l’événement était trois fois moindre.
Tout juste placé sur la liste des pays à « haut risque » par la Commission européenne et critiqué par trois autres institutions internationales, le micro-État enclavé dans les Alpes-Maritimes promet de lutter contre le blanchiment. Mais ses pratiques perdurent, sous le regard appuyé de la France.
Après les droits de douane, les États-Unis menacent de surtaxer les revenus des capitaux investis par des groupes ou des investisseurs étrangers. Ce projet vise à tordre le cou à l’impôt mondial adopté sous Biden. Mais il ébranle les marchés mondiaux des capitaux.
Rappelé à l’ordre par les marchés, le président états-unien a déclaré mardi qu’il n’avait pas l’intention de virer le président de la Fed, comme il menaçait de le faire la veille. Le répit risque cependant d’être de courte durée pour Jerome Powell, tant le chaos économique, financier et monétaire s’étend.
Sous pression des marchés, Donald Trump a renoncé pour 90 jours à ses droits douaniers réciproques, sauf pour la Chine. La guerre commerciale mondiale engagée par la présidence américaine a déjà fait une première victime : les bons du Trésor américains. Une menace pour la stabilité financière mondiale.
Soumis au bras de fer entre Donald Trump et la Fed, la banque centrale des États-Unis, les marchés financiers ont encore reculé en Europe et en Asie lundi 7 avril. L’hypothèse d’une crise de grande ampleur ne peut pas être écartée.
Depuis la « trahison » états-unienne, les pressions s’accentuent en Europe pour utiliser les avoirs russes gelés, soit pour aider la défense ukrainienne, soit pour financer le réarmement européen. Mais de redoutables incertitudes pèsent sur cette décision.
Les ravages causés par les incendies de Los Angeles remettent en lumière les coûts stratosphériques des dérèglements climatiques. Sans politique réelle de lutte contre le réchauffement, le monde risque de ne plus être assurable.
Sans attendre la prise de pouvoir officielle de Donald Trump, les marchés financiers ont déjà engagé une vaste reconfiguration, en prévision de la politique qu’entend mener le futur président des États-Unis. Les répercussions sont mondiales. L’Europe est en première ligne.