Robert Ophèle, choisi par Emmanuel Macron pour la présidence de l’Autorité des marchés financier, est le beau-père du secrétaire d’État Julien Denormandie, un protégé du chef de l’État. Du coup, la procédure de sélection hors norme choisie pour cette nomination intrigue.
Poursuivi pour prise illégale d'intérêt, le patron de BPCE, François Pérol, est relaxé par la cour d'appel de Paris. L'un des pantouflages les plus spectaculaires que la France ait connus ne sera donc pas sanctionné. Autant dire que le code de déontologie de la fonction publique n'y survivra pas.
Le gouvernement italien a monté en urgence une solution de reprise pour Veneto Banca et Banca popolare di Vicenza. Officiellement, les apparences sont sauves : Intesa Sanpaolo reprend les deux banques. Dans les faits, l’État italien assume tous les risques.
Pour les régulateurs européens, le sauvetage de Banco Popular était exemplaire. Deux jours plus tard, par crainte d’être à nouveau balayés, les financiers fuient les banques jugées les plus risquées, précipitant leur déstabilisation.
Alors que Donald Trump engage aux États-Unis un détricotage de la régulation bancaire, les Européens freinent tout durcissement des règles. Dans les deux cas, l’idée domine qu’une finance « libérée » doit soutenir la croissance. Un pari très risqué.
Pour une fois, une faillite bancaire ne provoque pas une panique financière. Les autorités de régulation ont organisé le sauvetage de la sixième banque espagnole, selon les nouvelles règles européennes. Mais ce n'est pas encore la solution magique.
Trois décisions viennent de porter des coups sévères, au pénal comme au civil, contre les prêts immobiliers vendus entre 2007 et 2009 par une filiale de la BNP, par le Crédit agricole et par le Crédit mutuel. Gagés sur le franc suisse et censés être très compétitifs, ils sont devenus des gouffres financiers pour les emprunteurs.
Se rangeant aux côtés des banques et des assurances, le candidat d’En Marche juge que les règles prudentielles sont trop contraignantes. Il souhaite à l’avenir que ce soit les ministres des finances et non les régulateurs qui les déterminent. Un premier pas pour effacer toutes les leçons de la crise financière.
La réglementation financière issue de la crise de 2008 est dans la ligne de mire de Donald Trump. Sans attendre, celui-ci a signé deux nouveaux décrets visant à démanteler toutes les maigres avancées de la loi Dodd-Frank. Wall Street applaudit, demandant la levée au plus vite de l’interdiction de spéculer pour compte propre.
Aidés par les « Panama papers », les magistrats instructeurs portugais pensent avoir mis au jour le pacte de corruption entre l'ancien premier ministre José Socrates et Ricardo Salgado, le maître de l'empire déchu du clan Espirito Santo. Ou comment la corruption a permis de changer l’or en plomb.
Qualifié d’« affabulateur » et de « maître chanteur » par son ancien employeur, Jérôme G. a finalement obtenu gain de cause. La banque privée genevoise Syz & Co vient d'être condamnée en appel à Paris pour « travail dissimulé » : elle avait sciemment oublié de déclarer les activités de son employé sur le territoire français.
Le parquet a requis un non-lieu pour toutes les plaintes déposées par Jérôme Kerviel contre la Société générale. La commandante de police, Nathalie Le Roy, qui avait dénoncé l’instrumentalisation de la justice, se dit peu surprise de ces décisions « dans la lignée des précédentes ».
Par un arrêt rendu le 16 décembre 2016, la cour d’appel de Paris reconnaît le statut de « lanceur d’alerte » à un salarié qui avait dénoncé à sa hiérarchie des manipulations de cours et délits d’initiés, et annule son licenciement décidé en 2008 par Natixis. La banque est coutumière de ce genre de pratique.
Dans la chanson de Zeca Afonso, Grandola Vila Morena, qui donna le signal de la révolution portugaise de 1974, cette ville de l’Alentejo « rouge » est celle où le « peuple commande ». Pas toujours. La famille Espirito Santo, dont l’empire s’est effondré, y fait depuis longtemps ses affaires.
Il n’y a plus que l’État italien pour sauver la plus vieille banque du monde. Faute d’avoir réussi un renflouement privé pour sauver le Monte dei Paschi di Siena, le gouvernement italien a décidé de nationaliser le groupe bancaire. Les nouvelles règles de l’union bancaire n’ont rien changé : l’État se retrouve seul à assumer un sauvetage bancaire.
L'Autorité des marchés financiers est-elle en train de mettre le couvercle sur les irrégularités commises par Natixis Asset Management ? C'est ce que suggère elle-même la société de gestion, filiale de BPCE. Le fait est que le gendarme des marchés protège plus les établissements financiers que les épargnants.